Prières Bien Etre & francemarc13janvier@live.fr

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,créateur du ciel et de la terre ;et en Jésus-Christ,son fils unique,notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit,est né de la Vierge-Marie,a souffert sous Ponce Pilate est mort et a été enseveli,est décendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts,est monté aux cieux,est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.à la résurrection de la chair Je crois en l’Esprit-Saint,,à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés,à la résurrection de la chair,à la vie éternelle. Amen.
Notre Père
Notre Père qui êtes aux cieux. Que votre nom soit sanctifié. Que votre règne arrive. Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laissez pas succomber à ta tentation. Mais délivrez-nous du mal.
Je vous salue, Marie
Je vous salue, Marie pleine de grâce ;e Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus,e fruit de vos entrailles, est béni.Sainte Marie, Mère de Dieu,priez pour nous pauvres pécheurs,maintenant et à l’heure de notre mort..
Amen.

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Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,créateur du ciel et de la terre ;et en Jésus-Christ,son fils unique,notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit,est né de la Vierge-Marie,a souffert sous Ponce Pilate est mort et a été enseveli,est décendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts,est monté aux cieux,est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.à la résurrection de la chair Je crois en l’Esprit-Saint,,à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés,à la résurrection de la chair,à la vie éternelle. Amen.
Notre Père
Notre Père qui êtes aux cieux. Que votre nom soit sanctifié. Que votre règne arrive. Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laissez pas succomber à ta tentation. Mais délivrez-nous du mal.
Je vous salue, Marie
Je vous salue, Marie pleine de grâce ;e Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus,e fruit de vos entrailles, est béni.Sainte Marie, Mère de Dieu,priez pour nous pauvres pécheurs,maintenant et à l’heure de notre mort..
Amen.
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    francemarc
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    Date d'inscription : 27/07/2007

    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 19:01

    Douzième jour
    Dévotion à l’Assomption de Marie
    « Parmi toutes les fêtes que l’Église à instituées en l’honneur de Marie, on peut dire que l’Assomption est sa
    fête par excellence » (Père Louis de Grenade).
    I. Parmi les nombreuses fêtes que la sainte Église consacre à honorer sous divers titres la Mère de Dieu, il est
    certain que, dans tous les siècles, celui qui est célébré avec le plus de joie et de dévotion, est le, jour de sa
    glorieuse Assomption. Les fidèles, selon un ancien usage, avaient coutume de se disposer et de se préparer à
    cette grande fête par des jeûnes et par d'autres saints exercices. Catherine de Sienne ne négligeait pas de se
    conformer à cet usage, et un jour, quelque temps avant la solennité, la Reine des Anges lui apparut et l'admit
    à l'honneur de voir comment dans le royaume du ciel, elle était assise sur un trône de gloire magnifique, à
    côté de son divin Fils. Cette expression à côté, signifie dans les saintes Écritures, la grandeur de la gloire
    destinée par le Christ à sa très pure Mère. Dans cette vision, elle vit clairement, entre le Fils et la Mère,
    s'élever une croix teinte de sang. Le jour de la fête arrivé, Catherine se trouva fort malade pour aller à
    l'église ; cependant le Seigneur voulut la consoler, car il lui fit voir les murs de la grande église qui porte le
    nom de l'Assomption, et ces murs ne pouvaient sans un miracle être vus de l'endroit où elle se trouvait.
    Catherine, à cette vue, leva les mains au ciel, rendit grâce au Seigneur d'avoir bien voulu la consoler en lui
    montrant l'église qu'elle ne pouvait visiter. Mais la bonté divine ne s'arrêta pas à cette faveur, elle lui fit
    entendre ; malgré l'éloignement, les harmonies des chants sacrés, qui, dans ces jours de fête, rendent plus
    joyeuses et plus magnifiques nos saintes cérémonies ; et lorsqu'elle entendit, comme si elle avait été présente,
    le prêtre chanter ces paroles : « Et le in Assumptione Beatæ Mariæ », elle fut tout à coup ravie en extase, et
    elle vit la bienheureuse Vierge, Notre Dame, qui l'admit à ses doux entretiens. (Vie de sainte Catherine de
    Sienne, par le Bienheureux Raymond de Capoue).
    La très Sainte Vierge daigna aussi se montrer à la même sainte, ainsi qu'à sainte Catherine de Ricci, avec le
    même cortège d'esprits bienheureux qui l'accompagna au séjour de la gloire, et leur dévotion pour le mystère
    de l'Assomption s'en accrut grandement.
    Le Bienheureux Aymon Taparelli avait toute sa vie honoré l'Assomption de Marie d'un culte spécial, Marie
    lui accorda la grâce de mourir le jour de cette fête, et il vit sa Souveraine, la divine Vierge, qui venait à sa
    rencontre, et il s'élança à sa suite pour prendre part à son glorieux triomphe.
    À Arles, en 1240, il y avait un religieux nommé Guillaume, qui avait une grande dévotion à l'Assomption de
    Marie. Il tomba malade au commencement d'août, et son prieur le visitant avec les autres religieux, il leur dit
    avec une assurance et une confiance admirables : « Je sais bien que je mourrai de cette maladie la veille de
    l'Assomption ; mais je ne serai pas seul ; le Père Jean,n ce religieux était alors alité, me rejoindra le
    lendemain de la fête ». « Mais, comment le savez-vous, demanda le prieur ? » « C'est, répondit-il, qu'il me
    semblait que j'étais dans une grande barque avec d'autres religieux vêtus de blanc, qui me passaient dans
    l'autre monde. Alors je vis le Père Jean qui courait après moi. en me disant : « Attendez-moi, très cher Père,
    parce que je dois aller avec vous ». Cela s'accomplit en effet exactement comme il l'avait dit.
    En 1698, le jour de l'Assomption, Benoîte Rencurel récitait pieusement dans sa chambre les litanies de la
    sainte Vierge, lorsqu'elle vit tout à coup apparaître, portée par quatre Anges, l'auguste Mère de Dieu. Pendant
    24
    qu'elle la contemplait avec un extrême bonheur, elle l'entendit lui dire : « Ma fille, réjouissez-vous ; je vais
    vous faire voir de belles choses ». En même temps, deux Anges vinrent prendre Benoîte qui se sentit enlevée
    dans l'espace à la suite de sa bonne Mère. Comme saint Paul elle montait au ciel avec ou sans son corps. Elle
    ne put le dire... Marie était éblouissante et embaumait les airs, pendant que les Anges chantaient des
    cantiques ; les litanies de la passion trouvèrent place aussi dans leurs chants. Après un temps qu'elle ne put
    évaluer, Benoîte était au ciel : elle nageait dans les flots de lumière ; elle entendait d'enivrants concerts, en
    traversant les phalanges des bienheureux. Ceux- ci étaient tous vêtus de jeunesse, de beauté et de gloire. Ils
    se levaient par intervalles et se rasseyaient sur leur sièges magnifiques, en chantant les louanges de l'Eternel.
    Lorsque la Reine du ciel passait prés d'eux, ils la saluaient avec amour, en s'inclinant, et souriaient à sa
    compagne. Parmi ces bienheureux, Benoîte reconnut les deux directeurs qu'elle avait perdus, et qui venaient
    de temps en temps la visiter sur la terre. Elle eut aussi le bonheur de contempler dans sa gloire sa pieuse
    mère, qui la regardait avec une ineffable tendresse. La vue de ces âmes si chères lui fit éprouver le désir
    d'arrêter sa marche un instant ; elle voulait leur parler, mais Marie l'entraîna plus loin. Bientôt elle vit trois
    rangs de sièges ruisselants de lumière, et étagés les uns au-dessus des autres. Au rang le plus élevé sont les
    martyrs vêtus de rouge, lui dit sa divine conductrice ; viennent ensuite les vierges vêtues de blanc; et les
    couleurs variées distinguent au rang inférieur les autres bienheureux.
    Plus loin et au centre du paradis, autant qu'elle put en juger, car tant de splendeurs l'éblouissaient, elle vit un
    trône plus élevé que tout le reste, et si éclatant, qu'elle ne put distinguer Celui qui y était assis... Marie
    s'arrêta devant ce trône, qu'une multitude d'Anges entouraient ; elle fit une profonde inclination, adora un
    moment en silence, et continua sa route dans les régions éternelles. Benoîte vit encore beaucoup de choses
    admirables, mais elle ne sut comment les exprimer. Cependant la nuit sur la terre touchait à son terme. Le
    même cortège qui avait enlevé au Laus sa sainte bergère la lui rendit. Benoîte rentra dans sa cellule un instant
    avant l'aube ; elle était tellement enivrée de consolations qu'elle passa quinze jours sans prendre aucune
    espèce de nourriture. Sa joie était trop vive pour qu'elle ne fût pas remarquée ; chacun se demandait quelle
    grande grâce elle avait reçue ; on la suppliait, mais en vain, de s'expliquer, lorsque son directeur, pour la
    gloire de Dieu, l'obligea de parler. Elle raconta alors, non sans beaucoup d'hésitation et d'embarras, ce qu'on
    vient de lire. (Vie de Soeur Benoîte).
    Marie, à chaque anniversaire de sa glorieuse Assomption, accorde beaucoup de grâces à ses enfants vivants
    et morts. La veille de l'Assomption, la mère du vénérable M. Dufriche Desgenettes lui apparut et lui dit :
    « Sois tranquille sur mon sort, Desgenettes ; Dieu m'a fait grâce aujourd'hui. Les saints sacrifices que tu as
    offerts pour moi à l'heure de ma mort, m'ont beaucoup servi devant Dieu ».
    A l'exemple de Saint Dominique, Saint Hyacinthe était un fervent serviteur de la glorieuse Vierge Marie.
    Prosterné devant son image nuit et jour, il ne cessait d'appeler ses bénédictions sur ses travaux par de
    ferventes supplications et d'abondantes larmes. Or il arriva qu'un jour il priait avec une dévotion
    extraordinaire devant l'image de sa bonne Mère, le jour de l'Assomption, dans l'église de Cracovie. Ravi en
    esprit, le saint contemplait avec bonheur la grandeur du Mystère de ce jour, et la gloire incomparable de
    l'auguste Mère de Dieu. Inondé de joie et de larmes, il laissait son esprit s'égarer pieusement dans la
    méditation, et son cœur s'enflammait du désir de l'éternelle béatitude. Pendant que, entraîné par un
    redoublement de ferveur, il supplie d'une voix mêlée de sanglots la divine Miséricorde de l’admettre au
    partage de la gloire des élus, tout à coup il voit descendre, du ciel sur l'autel de la Vierge, une éblouissante
    clarté. Au milieu de cette lumière céleste, le Reine du ciel lui apparaît et lui dit: « Hyacinthe, mon fils,
    réjouis-toi, car tes prières sont favorablement reçues de mon Fils, le Sauveur des hommes, et tout ce que tu
    lui demanderas en mon nom, il te l'accordera par mon intercession ». À ces mots, la divine Messagère fut
    élevée au ciel aux accords de la mélodie des Anges, laissant après elle l'écho d'une suave harmonie et l'odeur
    d'un parfum exquis, que la langue de l'homme, étrangère aux joies de l'éternité, est impuissante à redire.
    Profondément réjoui de cette vision céleste et des douces paroles de la sainte Vierge, le bienheureux
    Hyacinthe sentit sa confiance en Marie grandir d'une manière prodigieuse, à tel point qu'il obtenait de Dieu,
    sur-le-champ, tout ce qu'il lui demandait. Le saint révéla cette vision à deux de ses frères, sous le sceau du
    secret, les invitant à une grande dévotion envers la glorieuse Vierge, leur assurant qu'elle est la protectrice de
    l'Ordre et la consolatrice spéciale des enfants de saint Dominique.
    25
    Hyacinthe avait atteint sa soixante-douzième année ; tous ses désirs ne tendaient plus qu'à voir bientôt la
    dissolution de son corps, pour être avec Jésus Christ. Marie vint elle-même l'assurer qu'il mourrait, selon son
    désir, le jour de sa glorieuse Assomption, et que, par les mérites de sa sainte mort, elle éloignerait de lui les
    rigueurs de la condamnation portée contre tous les enfants d'Adam. Le jour de Saint Dominique, il tomba
    malade ; les progrès du mal furent rapides; la veille de l’Assomption il fit venir près de lui tous ses religieux
    et leur dit : « Mes bien-aimés fils, demain je vous quitterai pour aller où Dieu m'appelle. Les paroles que j'ai
    recueillies de la bouche de notre Père Saint Dominique, je vous les lègue comme un héritage sacré. Gardez la
    douceur du cœur et la mansuétude de l'esprit ; embrassez la charité et la dilection mutuelle, pratiquez la
    pauvreté ; c'est la le testament de l'éternel héritage. Puis il se tut. Le lendemain, il voulut assister à la
    récitation des heures canoniales et reçut les sacrements de l'Église, au milieu de tous ses frères qui pleuraient
    et adressaient à Dieu de ferventes prières.
    Le saint avait les yeux fixés au ciel. Arrivé au verset de l'office : « Seigneur, j'ai espéré en vous, je ne serai
    pas confondu pour l'éternité ». Il versa une grande abondance de larmes, et son âme, pleine de joie et
    d'amour, s'envola au ciel, soutenue du secours puissant de Marie. Ainsi mourut celui que l'histoire a appelé
    l'Apôtre du Nord, le thaumaturge de son siècle.
    II. La foi vive de Saint Hyacinthe lui faisait voir l'entrée glorieuse de Marie au ciel ; il entendait les saints et
    les esprits célestes s'écrier à sa vue : « Qui est celle-ci, qui s'élève du désert, si brillante de grâces et de
    vertus, et qui s'avance, appuyée sur son bien-aimé ? » (Cantique des Cantiques). Il voyait toutes les
    hiérarchies du ciel, tous les patriarches, les prophètes, les martyrs, les vierges, et tous les saints déposer à ses
    pieds leurs couronnes immortelles, en proclamant sa grandeur et ses louanges ; il voyait Dieu le Père
    l'appeler à partager sa puissance, le Fils sa sagesse, le Saint-Esprit son amour, et la sainte Trinité couronnant
    son front pur et radieux d'un diadème de douze étoiles, la proclamer Reine du ciel et de la terre, et ordonner
    aux Anges et à toutes les créatures de la reconnaître pour telle. Il contemplait dans un transport d'amour et de
    reconnaissance Marie Reine, mais Reine de clémence et de miséricorde, médiatrice du genre humain après
    Jésus-Christ et avec Jésus-Christ, intercédant sans cesse pour nous, plaidant pour nous, puisant à pleines
    mains dans les célestes trésors, et distribuant avec largesse les pardons, les bénédictions et les grâces. Et nous
    aussi, au souvenir de la gloire et de la puissance accordées à Marie, réjouissons-nous d'avoir au ciel une
    Mère si bonne et si puissante en même temps, et implorons-la avec une entière confiance. Mais n'oublions
    point que si la dignité de Mère de Dieu fut quelque chose de bien grand, ce ne fut point la ce que Dieu
    couronna dans Marie, mais sa fidélité à correspondre aux grâces qu'elle avait reçues ; voilà le moyen par
    lequel Elle est parvenue à un si haut degré d'honneur et de gloire : et si Saint Hyacinthe reçut de Marie des
    grâces si particulières, c'est qu'il fut avant tout un fidèle imitateur des vertus de Marie. Marchons sur ses
    traces, et alors nous pourrons demander à la Reine du ciel et de la terre, avec la certitude d'être exaucés, de
    nous secourir de tous les besoins de notre âme, de nous obtenir une bonne mort, et que nous quittions notre
    exil le jour de sa glorieuse Assomption, comme Elle l'a accordé à Saint Hyacinthe et à plusieurs autres Saints
    de notre Ordre.
    Vierge puissante et miséricordieuse, demandez pour tous les grâces célestes ; demandez-les en particulier
    pour l'Ordre de Saint Dominique et pour votre indigente et indigne servante ; répandez dans mon âme toutes
    les vertus qui font aujourd'hui votre gloire. Faites que j'aime la vie cachée ; que je devienne humble, douce,
    modeste, pleine de piété ; que le divin amour possède de plus en plus mon cœur, qu'il le perfectionne, qu'il le
    sanctifie, et que j'expire dans ces saintes ardeurs. Faites enfin, ma divine Mère, que reçue par Vous dans la
    cité céleste, je puisse chanter à jamais : « Gloire, honneur, puissance, bénédiction à ma Mère pour jamais !
    Amen ».
    Treizième jour
    Sur l'Ave Maria
    « Saluons Marie souvent et sagement souvent, afin que jamais son souvenir ne s'éloigne de notre cœur. et sa
    louange de nos lèvres ; sagement, afin que notre conduite réponde aux vertus de Celle que nous louons ; car
    il est convenable que la Vierge ne soit honorée que par une âme vierge, et que cette humble Marie ne soit
    aimée que par un cœur humble. (Saint Albert le Grand).
    26
    I. « L'Ange a dit : « Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes
    les femmes ». Sainte Elisabeth a dit : « Le fruit de vos entrailles est béni ». L'Église a ajouté aux paroles de
    l'Ange : « Marie ». L'Ange n'avait pas prononcé ce nom sacré, dont l'interprétation, du reste, s'accorde on ne
    peut mieux avec le salut qu'il adressait à la Vierge de Nazareth.
    « Depuis la plus haute antiquité, c'était une grande chose que l'apparition des Anges aux hommes. Mais qu'un
    Ange eût rendu honneur à un homme, jamais on ne l'avait ouï raconter, jusqu'au moment où Gabriel salua la
    Bienheureuse Vierge Marie, en lui disant humblement : « Je vous salue ».
    « L'Ange ne pouvait s'incliner devant l'homme, avant que la nature humaine eût un représentant doué des
    dons célestes à un plus haut degré que l'Ange. Ce représentant a été la Bienheureuse Vierge Marie, et l'Ange
    a voulu reconnaître sa prééminence en lui rendant hommage, et en lui disant : « Je vous salue, pleine de
    grâces ». Aucun des Esprits célestes ne possède la grâce avec la même plénitude que la Bienheureuse Vierge
    Marie, et l'Ange Gabriel nous insinue cette vérité lorsqu'il la salue pleine de grâces, comme s'il disait :
    « Voici pourquoi je vous vénère : c'est parce que votre plénitude de grâce surpasse la mienne ». Or, la très
    Sainte Vierge a été pleine de grâces. comblée de la plénitude de sa grâce, quant à son âme, pour fuir le mal et
    pratiquer le bien. La très-Sainte Vierge a aussi été pleine de grâces quant au rejaillissement de son âme sur
    son corps. L'amour du Saint Esprit consumait si passionnément son âme, qu'il opérait des merveilles jusque
    dans sa chair, tellement que de cette chair naquit le Dieu-Homme : « L'Etre infiniment saint qui naîtra de
    Vous s'appellera le Fils de Dieu ». Enfin la très Sainte Vierge est pleine de grâces, quant à la diffusion de sa
    grâce sur tous les hommes. Point de péril dans la glorieuse Vierge ne puisse vous sauver(Cant. 4, 4), pas
    d'acte de vertu pour lequel Vous ne puissiez obtenir d'elle une aide. C'est pourquoi Elle dit d'Elle-même :
    « J'ai en moi tout espoir de vie et de vertu ». (Eccl. 24, 23).
    « Le Seigneur est avec Vous ». Marie surpasse les Anges par sa familiarité avec Dieu, et Gabriel le reconnaît
    en lui disant : « Le Seigneur est avec Vous ».Voici pourquoi je vous vénère ; c'est parce que vous êtes plus
    familière avec Dieu que moi ; car le Seigneur est avec Vous... » « Le Seigneur est avec Vous ! » Nulle parole
    plus magnifique ne pouvait lui être adressée. Ah ! l'Ange a raison de vénérer la Vierge qui est la Mère de son
    Seigneur. Cette Vierge est sa Dame ; Elle est notre Dame, selon l'étymologie de ce nom de Marie qui lui
    convient si bien ! Enfin Marie surpasse les Anges, par la dignité de sa nature, à cause de son admirable
    pureté. Marie n'était pas seulement pure en Elle-même, elle communiquait encore la pureté aux autres.
    « Vous êtes bénie entre toutes les femmes ». Marie a été exempte de la malédiction portée contre la race
    humaine ; par conséquent elle est bénie entre toutes les femmes. Seule elle a écarté la malédiction, et apporté
    la bénédiction ; seule elle a ouvert les portes du Paradis, et c'est pourquoi ce nom de Marie, qui signifie
    Étoile de la Mer, lui convient. Marie dirige les chrétiens à la gloire, comme l’Étoile de la mer dirige les
    navigateurs vers le port. « Et le fruit de vos entrailles est béni ». Les Anges soupirent après la vue du Fils des
    entrailles de Marie. Il est le plus beau des enfants des hommes, et cela parce qu'il est la splendeur de la gloire
    de son Père. Ce que nous désirons, cherchons-le donc dans ce fruit béni des entrailles de Marie. Fruit béni de
    Dieu, qui l'a rempli de toute grâce, afin qu'il la transmît à ceux qui l'honoreraient dignement. Bénie soit donc
    la très Sainte Vierge, mais béni soit davantage le fruit de ses entrailles ! » (Extrait de l'Opuscule de saint
    Thomas d'Aquin sur la Salutation angélique).
    Pour ce qui est de la conclusion de la Salutation angélique, saint Thomas d'Aquin ne la commente pas.
    L'usage ne l'avait point encore adoptée à l'époque à laquelle il vivait. Elle date de loin cependant, du concile
    d’Éphèse, et Saint Cyrille en est l'auteur. Le pape Célestin 1er ordonna qu'elle terminerait la Salutation
    angélique ; ce fut le pape dominicain, saint Pie V, qui l'inséra le premier au Bréviaire romain. Le nom
    adorable de Jésus n'a été ajouté à la Salutation angélique que par le pape Urbain IV, mort en 1274. lorsque
    saint Thomas avait déjà composé son commentaire. Ce pape accorda une indulgence de 30 jours à ceux qui
    ajouteraient à la Salutation angélique les mots Jesus Christus.
    Quelle prière, après l’Oraison Dominicale, pourrait être comparée à la Salutation angélique ? La Salutation
    angélique a été commencée dans les splendeurs du ciel par la très Sainte Trinité elle-même ; elle a été ensuite
    apportée à la terre par un Archange, Gabriel, la force de Dieu ; elle a été complétée par sainte Élisabeth, mère
    de saint Jean-Baptiste, et par l'Église. Saint Jacques, frère germain du Seigneur, l'avait insérée dans sa
    27
    liturgie. et plusieurs Pères de l'Église firent de même. Les apôtres, si nous en croyons le « Mariale » de
    Canisius, la prononçaient avant de consacrer ; et un dévot serviteur de Marie nous assure, pour l'avoir appris
    sans doute par révélation, que Notre Seigneur Jésus-Christ aimait, en revenant vers sa Mère, à lui dire ces
    douces paroles : « Je vous salue, pleine de grâces ».
    Saint Thomas d'Aquin était encore entre les bras de sa nourrice, lorsqu'un jour on s'aperçut qu'il tenait serrée
    dans sa main une toute petite feuille de papier, sans qu'on pût s'expliquer où il l'avait trouvée. Malgré toute la
    résistance qu'il fit, on la lui enleva ; elle ne contenait que ces deux mots : « Ave Maria ! » le salut adressé à la
    Reine des Vierges ! Ainsi cet enfant prédestiné s'élançait, avant de se connaître lui-même, vers la Vierge
    Immaculée. Une tendre impulsion dirigea toujours ses vœux et ses soupirs vers la Reine des Vierges, et toute
    sa vie il fut fidèle à la dévotion du Rosaire qui est en même temps celle des plus hautes intelligences et celle
    des plus simples enfants de Dieu. Cet amour de saint Thomas pour Marie reçut dès ici-bas sa récompense.
    Celle qui est appelée le Siège de la Sagesse, la Mère de la Chasteté, se montra à Thomas d'Aquin, ce génie si
    lumineux et si pur. La Reine du Rosaire daigna dévoiler ses traits divins aux regards de son fidèle serviteur,
    et faire entendre à son oreille ravie le son de sa divine voix.
    À peine sainte Catherine de Sienne commença-t-elle à parler, qu'on lui apprit à prier Dieu et Marie. À cinq
    ans, elle savait la Salutation angélique, et la récitait presque sans cesse. Quand elle montait ou descendait les
    escaliers, elle faisait une génuflexion à chaque marche en disant un Ave Maria. Marie, qui ne se laisse jamais
    vaincre en générosité, récompensa par des faveurs sans nombre les fervents saints que lui adressait la jeune
    sainte. À l'âge de dix ans elle lui inspira la pensée de choisir Jésus pour le seul époux de son cœur, et plus
    tard la Bienheureuse Mère de Jésus-Christ présida à ce mariage qui fut célébré miraculeusement.
    La ferveur des Ave Maria qui sortaient de la bouche du Bienheureux Jacques Salomon faisait fleurir en hiver
    les roses du cloître de son couvent. L'arme puissante qu'il employait pour conquérir les âmes était la
    récitation de l'Ave Maria.
    Jésus et Marie apprirent au vénérable Père Michel de Benavidès, troisième archevêque de Manille, à
    commencer toutes ses actions par la récitation de la Salutation angélique.
    Dès l'âge de sept ans, la bienheureuse Bienvenue disait tous les jours, en l'honneur de la très Sainte Vierge
    1,000 Ave Maria, le samedi 2,000, et le jour de l'Annonciation 5,000.
    La B. Jeanne, infante de Portugal, ne sortait et ne rentrait jamais dans sa cellule sans saluer Marie par l'Ave
    Maria, qu'elle récitait encore à chaque marche d'escalier.
    La sœur Guyomard du Rosaire, qui avait une dévotion très-remarquable au Rosaire, vit un jour, à chaque Ave
    Maria qu'elle récitait, éclore à ses pieds une belle rose.
    La sœur Heilrade, des Unterlinden, trouvait une douceur particulière au Pater et à la Salutation angélique ;
    elle les récitait au moins mille fois par jour, et leur découvrait toujours un charme nouveau. La Vénérable
    mère Catherine de sainte Marie avait la même pratique.
    La très Sainte Vierge dit au Bienheureux Alain de la Roche : « Sache, mon fils, et fais-le connaître à tous,
    qu'un signe probable et prochain de la damnation éternelle est d'avoir de l'aversion, de la tiédeur, de la
    négligence à dire la Salutation angélique, qui a réparé tout le monde. Ceux et celles qui ont d'ailleurs de
    grandes marques de prédestination aiment, goûtent et récitent avec plaisir l'Ave Maria, et plus ils sont à Dieu,
    plus ils aiment cette prière ».
    II. « Je ne sais comment cela se fait, dit Saint Louis-Marie Grignon de Montfort ; mais je n'ai pas un meilleur
    secret pour connaître si une personne est de Dieu, que d'examiner si elle aime à dire l'Ave Maria et le
    chapelet ».
    « Âmes prédestinées, apprenez que l'Ave Maria est la plus belle de toutes les prières après le Pater, c'est le
    plus parfait compliment que vous puissiez faire à Marie, parce que c'est le compliment que le Très-Haut lui
    28
    envoya faire par un Archange, pour gagner son cœur, par les charmes secrets dont il est plein, et la décider à
    donner son consentement à l'Incarnation du Verbe, malgré sa profonde humilité ; c'est par ce compliment
    aussi que vous gagnerez infailliblement son cœur, si vous le dites comme il faut ». (Traité de la vraie
    dévotion à. la sainte Vierge).
    Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui Jesus.
    Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostræ. Amen.
    Je vous salue Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec Vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et
    Jésus le Fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs,
    maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
    Q
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:59

    Dixième jour
    Dévotion aux douleurs de la très Sainte Vierge Marie
    19
    « Ô Vierge bénie, comme l’amertume de la mer surpasse toute amertume, ainsi votre douleur surpasse toutes
    les autres douleurs » (Cardinal Hugues de Saint Cher)
    I. Pour avoir la gloire du martyre, dit saint Thomas, il suffit qu'on obéisse jusqu'à s'offrir à la mort. Tauler a
    écrit que Marie passa sa vie dans une continuelle douleur, son cœur n'étant rempli que de tristesse et de
    peine. Entre autres significations, dit Saint Albert le Grand, le nom de Marie Signifie mer amère.
    Autant l'âme est plus noble que le corps, autant la douleur de Marie surpassa celle des autres martyrs, ainsi
    que Jésus-Christ le déclara à sainte Catherine de Sienne. En outre, saint Antonin dit que les autres martyrs
    souffrirent en sacrifiant leur vie propre, au lieu que la sainte Vierge souffrit en sacrifiant celle de son Fils,
    qu'elle aimait encore plus que la sienne propre. Saint Albert dit en conséquence, que, comme nous sommes
    obligés à Jésus-Christ, à raison de sa passion soufferte pour l'amour de nous, ainsi nous sommes tous obligés
    envers Marie, à raison du martyre qu'elle voulut spontanément endurer pour notre salut, à la mort de son Fils.
    Quand saint Vincent Ferrier parlait en chaire de la passion du Sauveur et des douleurs de Marie, la profonde
    émotion qu'il éprouvait rendait sa voix sympathique, et lui donnait une douceur qui attendrissait les cœurs et
    faisait verser des larmes. Ses paroles tristes et plaintives, entrecoupées de soupirs et quelquefois de sanglots
    excitaient une piété profonde, et une vive compassion.
    Un jour, dans un sermon du saint sur la Passion, arrivé à ce moment où il est coutume dans l'Ordre de saluer
    Marie, il s'écria : « Ô Marie, nous ne vous saluons pas, car il ne convient pas de saluer une personne
    affligée ; la saluer serait augmenter sa douleur. Si nous vous saluions, vous nous diriez : « Pourquoi me
    saluer ? Pourquoi me dire bénie entre toutes les femmes et en compagnie de mon divin Fils ?... Hélas ! Je n'ai
    plus le bonheur de le posséder ; ils me l'ont pris, ils me l'ont crucifié, et la douleur la plus amère est au fond
    de mon âme ! » Alors le saint s'adressait au Fils au lieu de s'adresser à la Mère désolée.
    Le jour de la Compassion, Marie apparut plusieurs fois au bienheureux François de Possadas, abîmée dans la
    douleur, telle qu'elle était au pied de la croix.
    Le bienheureux Henri Suso méditait sans cesse sur la passion de Jésus, et il aimait à unir les douleurs de la
    Mère à celles du Fils. Il pensait que c'était un moyen de se rendre très agréable à Marie, car celui qui souffre
    se plaît à voir ses amis compatir à ses douleurs. Dans ses ferventes méditations, après avoir vu passer en
    esprit le cortège funèbre qui menait Jésus au Calvaire, il fixait ensuite ses regards sur la sainte Vierge ; quand
    il voyait passer devant lui cette pauvre Mère, et qu'il avait contemplé son visage tout bouleversé et abattu, sa
    pâleur, ses gestes attendrissants, le déluge de ses larmes, ses profonds soupirs et ses gémissements
    déchirants, il se prosternait par terre et embrassait la trace de ses pas, en disant : « Salve Regina, Mater
    misericordiæ ». Et, il la laissait passer ; puis se relevant il rejoignait Notre Seigneur, et montait avec Lui au
    Calvaire. Il se représentait Marie au pied de la croix, plaintive, inondée de larmes, et, par compassion pour
    ses mortelles angoisses, il lui tenait compagnie. Il lui semblait qu'en l'aimant il apporterait quelque
    soulagement à ses larmes amères. Il croyait que l'invoquer quand elle tient sur ses genoux Jésus descendu de
    la croix et qu'elle le voit mort pour nous, c'était un moyen infaillible d'obtenir d'elle toutes sortes de grâces.
    Après les funérailles de Jésus-Christ, notre bienheureux imaginait le soir, pendant le Salve Regina des
    complies, un autre voyage spirituel pour consoler Marie, la ramener du Calvaire et la conduire à sa maison.
    « Ô bonne et tendre Mère ! lui disait-il pour la consoler, souvenez-vous que c'est par cette voie douloureuse
    que vous êtes parvenue au royaume d'amour où vous êtes maintenant une Reine toute-puissante, une Mère
    pleine de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance ! » Arrivée à la porte de Jérusalem, il
    contemplait Marie entrant dans la ville, tombant en défaillance, tout inondée du sang qui avait découlé des
    plaies de son Fils crucifié. Son imagination le conduisait jusqu'à la porte de la maison de Marie, il la saluait
    encore humblement par ces paroles : « Ô clemens ! Ô pia ! Ô dulcis Virgo Maria ! » il la suppliait de vouloir
    bien le défendre des assauts de l'ennemi et le sauver à l'heure de la mort. Après avoir ainsi loué la clémence,
    la bonté, la douceur de cette Mère de toutes les grâces, il lui disait adieu, et la laissait se retirer dans sa
    maison.
    20
    La dévotion qu'avait pour les douleurs de Marie le Père de Montfort ne lui permettait pas de voir sans un vif
    chagrin l'état de dégradation dans lequel se trouvait une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. Par ses soins
    elle fut restaurée ; derrière le tabernacle il éleva une grande croix, au pied de laquelle il mit un beau tableau
    de la sainte Vierge, tenant le corps mort de son divin Fils sur ses genoux. Il entoura l'autel d'une balustrade
    sur laquelle il plaça les statues des saints qui ont assisté à la passion de Jésus Christ. Cette image de la sainte
    Vierge est très remarquable ; personne ne put savoir d'où elle était venue. On la porte tous les lundis de la,
    Pentecôte dans une procession solennelle.
    La fête de la Compassion, ou des douleurs de Marie, se célébrait dans l'Ordre avant même qu’elle fût
    universellement étendue à toute l'Église, par le pape Benoît XIII, dominicain.
    On peut dire que l'Ordre des Servites, consacré particulièrement à honorer les douleurs de Marie, doit sa
    naissance à l'Ordre de Saint Dominique ; car saint Philippe Benizi, s'étant retiré dans une solitude, et ignorant
    encore les desseins de Dieu sur lui, la très Sainte Vierge apparut à saint Pierre, martyr dominicain, et lui
    ordonna d'aller trouver Philippe et de l'engager à fonder un Ordre destiné à honorer spécialement ses
    douleurs, et nul doute que saint Pierre n'ait guidé Philippe dans cette entreprise.
    Mgr Melchior Garcia San Pedro, de l'Ordre de Saint Dominique, évêque du Tongkin central, où il a souffert
    un cruel martyre le 28 juillet 1858, à l'âge de 37 ans, avait la plus tendre dévotion pour la sainte Mère de
    Dieu, et il estimait cette dévotion plus que toutes les autres. En vrai enfant de saint Dominique, il récitait tous
    les jours, malgré ses accablantes occupations, le saint Rosaire, en méditant sur les quinze mystères qui le
    composent ; chaque jour, en outre, il méditait pendant deux heures sur les humiliations du Fils de Dieu.
    « Rien ne me donne plus de consolations, disait-il, que la vue de mon Dieu devenu homme de douleurs et
    victime de propitiation pour nos péchés. Il passait plusieurs heures la nuit dans l'exercice de la
    contemplation. Il honorait le saint nom de Marie par la récitation des cinq psaumes consacrés à son
    honneur ; ce nom si doux était répété dans toutes ses lettres. Lorsqu'il prêchait, il ne manquait jamais
    d'exhorter son auditoire à la dévotion envers la Mère de Dieu, et Marie était le principal sujet de ses
    conversations. Mais ce qui attendrissait particulièrement son cœur, c'était le souvenir des douleurs de cette
    divine Mère ; chaque jour il récitait le chapelet de ses sept douleurs ; dans sa ferveur, il aurait voulu arracher
    le glaive qui transperçait le cœur Immaculé de Marie pour en percer le sien et partager ainsi la douleur et
    l'amertume de cette tendre Mère. Marie prêta l'oreille à l'héroïque prière de son serviteur et l'exauça. Il
    termina sa vie au milieu des plus cruels tourments, et versa tout son sang pour l'amour de Jésus et de Marie.
    (Annales de la Propagation de la Foi).
    II. Qui pourra donner à mes yeux autant de larmes amères qu'il faudrait de mots et de lettres pour raconter
    dans quel océan de douleurs fut plongée Marie lors de la Passion de son divin Fils ? Ô Reine du ciel et de la
    terre, versez au moins dans mon cœur pour en amollir la dureté, une de ces larmes brûlantes que vous
    répandiez à flots au pied de la croix, pendant l'agonie de votre divin Fils. Que je m'attendrisse que j'éprouve,
    que je partage votre douleur, car pour comprendre la douleur, il faut l'éprouver et la ressentir soi-même. Si je
    vous regarde au pied de la croix, pauvre Mère, je vois votre âme accablée d'une immense tribulation ; mille
    glaives traversent votre cœur virginal ; jamais il n'y eut un spectacle plus pénible ; jamais n'ont retenti des
    cris plus lamentables, plus déchirants. Dans le Fils, dans la Mère, je trouve des angoisses incomparables. La
    douleur de la Mère tourmente le Fils, et la mort du Fils tue la Mère. Le Fils regarde la Mère et la console ; la
    Mère lève les bras au ciel et demande à Dieu de mourir avec son Fils. Qui a plus souffert ? Qui a ressenti les
    plus grandes peines intérieures ? Ô Jésus, ô Marie, moi je ne puis répondre ; mais, que votre Père qui frappait
    du haut du ciel, le dise Lui-même... Venez donc, ô mères, compatir aux larmes et aux douleurs de la Mère de
    Dieu ; venez, ô vierges, pleurer le sang de Jésus qui baigne et couvre encore le visage de la première Vierge
    du Paradis ; et vous, cœurs affligés, qui êtes accablés de douleurs, rappelez-vous qu'aucune douleur ne
    ressemble et ne peut être comparée à la douleur de Jésus et de Marie. Et vous, les imitateurs et les amis de
    Jésus et de Marie, ne vous étonnez pas si en les contemplant votre cœur succombe à la peine, puisque cette
    douleur de Jésus et de Marie fut si grande que la nature entière y compatit ; les rochers se fendirent et se
    brisèrent, la terre tremble et le soleil fut obscurci !...
    Prière du Bienheureux Henri Suso à Marie au pied de la Croix
    21
    Consolez-vous, ô Vierge sainte, et reprenez courage. N'est-ce pas par ce sang précieux que vous devenez
    l'avocate, la protectrice de tous les fidèles ? Au nom de cette scène douloureuse, au nom de Jésus crucifié,
    mort et déposé sur vos genoux, jetez un regard bienveillant sur mon âme, et quand elle sortira du corps qui
    l'emprisonne, présentez-la au doux, au tendre Jésus, à Jésus mon Rédempteur, à Jésus le fruit béni de votre
    sein maternel. Amen.
    Onzième jour
    Dévotion au très Saint Coeur de Marie
    « Ô Mère toute clémentes, que les blessures cruelles de votre tendre Coeur m’obtiennent une contrition
    sincère de tous mes péchés, mais surtout que votre Coeur désolé m’enseigne à fuir, à mépriser, à détester tout
    amour terrestre et passager ! » (Bienheureux Henri Suso).
    I. Le vénérable abbé Dufriche-Desgenettes, du Tiers-Ordre séculier de Saint Dominique, avait une tendre
    dévotion au saint Cœur de Marie, et elle lui fit pour ainsi dire opérer des miracles. Nommé à la cure de
    Notre Dame des Victoires, dite des Petits Pères, située au milieu du quartier le plus affairé de Paris et le plus
    plongé dans les intérêts matériels, il éprouvait un vif chagrin de Voir son église déserte, les sacrements
    abandonnés ; car il n'y a rien de plus douloureux pour un zélé pasteur des âmes que de voir les efforts de son
    zèle paralysés par des dispositions sourdes d'impiété ou de malveillance, par l'opposition prononcée de
    quelques cœurs corrompus et la profonde indifférence religieuse des masses. Le vénérable pasteur, voyant
    l'inutilité complète de ses efforts, depuis quatre ans qu'il était dans cette paroisse, pensait à la quitter. Malgré
    lui, cette pensée occupait un jour son esprit en célébrant la Sainte Messe, lorsqu'il entendit ces paroles
    prononcées d'une voix solennelle : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie ! »
    Lorsqu'il eut fini de célébrer la Messe, le souvenir des paroles qu'il avait entendues lui revint, et craignant
    d'être le jouet de quelque hallucination, il s'efforça de l'écarter de son esprit, pensant que c'était une illusion,
    puis il s'agenouilla. Au moment même, - il était seul dans la sacristie, - il entend de nouveau prononcer bien
    distinctement ces paroles : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie ». Sa première
    impression fut un mouvement de stupéfaction : c'étaient les mêmes paroles, la même manière de les
    entendre, le même son. Pourtant il voulait encore essayer de douter de ce qu'il avait entendu, mais le sens
    intime lui disait : « Tu ne peux douter, tu as entendu deux fois ». Il prit la résolution de ne plus s'occuper de
    ce qui venait de lui arriver, de tâcher de l'oublier. Mais ces paroles : « Consacre ta paroisse au très Saint et
    Immaculé Cœur de Marie », se présentaient sans cesse à son esprit. Il rentra dans son appartement, et pour
    obéir à la pensée qui le poursuivait, il se mit à composer les statuts de l'Association de l'Archiconfrérie du
    très Saint Cœur de Marie. À peine eut-il tracé les premiers mots, que le sujet s'éclaircit à ses yeux et les
    statuts ne tardèrent pas à être rédigés. Quand la nouvelle association fut établie, M. Desgenettes eut la
    douloureuse satisfaction de la voir soumise à l'épreuve qui n'a jamais manqué aux œuvres vraiment
    entreprises pour la gloire de Dieu.
    De toutes parts ou se déchaîna contre lui. Il n'ignorait rien de toutes ces attaques, et n'opposait à tous les
    obstacles qu'une invincible patience.
    « Qu'on dise de moi ce qu'on voudra, disait-il souvent, peu importe ; ce n'est pas de moi qu'il s'agit ; ce n'est
    pas ici mon œuvre, c'est celle de la sainte Vierge, et elle saura bien la faire malgré eux ». S'il n'avait que du
    dédain pour les attaques qui lui étaient personnelles, il n'en était pas de même de celles qu'on dirigeait contre
    son œuvre. Son indignation trouvait alors des accents énergiques pour la défendre.
    Les privilèges et nombreuses indulgences qu'elle a reçus des Souverains Pontifes, l'extension prodigieuse
    qu'elle a prise si rapidement dans toute la catholicité, les fruits immenses qu'elle a produits de toutes parts,
    jusque dans les pays les plus lointains, suffiraient pour y montrer le doigt de Dieu, si d'ailleurs elle ne portait
    tous les caractères d'une œuvre sainte qu'a suscitée la divine Providence pour réveiller, dans notre siècle si
    indifférent, la foi, l'espérance et surtout la charité des peuples, par la dévotion à Marie.
    Peu de jours avant la mort de M. Desgenttes, un prêtre lui disait : « Vous aimez bien la Sainte Vierge, n'est-ce
    pas, monsieur le curé ? » Il répondit : « À juste titre ! » - « Vous avez beaucoup fait pour elle », - « Non,
    22
    non, pas tout ce que j'aurais dû ». Il fut déposé dans un caveau creusé devant l'autel de la Sainte Vierge, juste
    à l'endroit où il avait entendu ces paroles : « Consacre ta paroisse au Saint et Immaculé Cœur de Marie ».
    Il était un des premiers entré dans le Tiers Ordre de Saint-Dominique. Ses frères d'adoption lui payèrent le
    tribut d'une charitable et religieuse affection, en le revêtant après sa mort de ses habits sacerdotaux et du du
    Tiers-Ordre et en se relayant nuit et jour pour prier auprès de son lit, et dans la chapelle ardente. (Annales de
    l’Archiconfrérie de Notre Dame des Victoires, mois d’août 1834).
    Le 15 janvier 1844, le Père Lacordaire voulut faire une consécration solennelle de son Ordre renaissant à la
    bienheureuse Vierge Marie, pour laquelle il éprouvait les sentiments de la plus filiale confiance. Après avoir
    célébré avec sa piété habituelle le saint sacrifice à l'autel de Notre Dame des Victoires, entouré de tous les
    frères du Tiers-Ordre, il offrit, plein de joie, à la sainte Vierge, un cœur d'argent où étaient gravés ces mots :
    « Consécration à Notre Dame des Victoires du rétablissent de l’Ordre et du Tiers-Ordre de Saint
    Dominique », le 15 janvier 1844. Avant d'être relaté dans la vie du Père Lacordaire, ce fait si touchant tub
    inséré dans les Annales de l'Archiconfrérie en août 1844. Le numéro de ces Annales qui en contenait le récit
    me tomba sous les yeux, à moi, pauvre jeune fille isolée dans les bruyères de la Bretagne. Cette lecture, qui
    me fit connaître le Tiers-Ordre de Saint Dominique, me fut, non-seulement une révélation, mais une lumière
    forte et soudaine qui me montrait avec une puissance irrésistible quel devait être désormais le but de ma vie.
    Des obstacles qui eussent été insurmontables pour ma seule faiblesse se dressaient de toutes parts devant
    moi ; mais Dieu combattait pour sa pauvre et faible créature, et d'une manière tout à fait imprévue, mais où
    son doigt divin se montra visiblement. Il arriva qu'après avoir servi sept ans comme Jacob, j'obtins ce qui
    pour moi était plus que Rachel pour Jacob, la ceinture si désirée du Tiers-Ordre, le 15 décembre 1851. Ô
    Cœur de Marie, toujours et toujours tous les biens me sont venus par vous, aussi toujours et toujours je veux
    vous aimer, dans le temps et dans l'éternité.
    Le Père Marie-Augustin avait la plus touchante dévotion au saint Cœur de Marie ; il y faisait sa demeure
    habituelle, et c'est là sans aucun doute qu'il puisa toutes les admirables vertus qui brillèrent en lui d'un si vif
    éclat. Pendant sa dernière maladie qui l'enleva si prématurément à l'affection de tous ceux qui le
    connaissaient, il se réfugiait dans le saint Cœur de sa bonne Mère, et y devenait comme insensible aux
    cuisantes douleurs qui torturaient son corps. Lorsqu'on était bien loin de penser à sa fin, un de ses frères lui
    avait dit : « Vous, quand vous serez mort, on vous ensevelira auprès de l'autel de la sainte Vierge, tout près de
    votre bonne Mère ». Ces paroles se trouvèrent une prophétie ; Marie, non-seulement obtint à son dévoué
    serviteur de mourir le jour d'une de ses fêtes, mais encore d'aller se reposer au ciel sur son Cœur maternel le
    jour où l‘Église de la terre célèbre la fête de son Cœur très pur ; et par une disposition particulière de la
    Providence, le cœur du Père Marie-Augustin repose dans sa chapelle du Rosaire ; et ces deux cœurs qui se
    sont tant aimés ne seront plus séparés ni sur la terre, ni dans le ciel.
    II. Permettez, mon Dieu, que la divine Marie ouvre son cœur à tous les enfants de Saint Dominique ; que
    tous y prennent part avec ses fidèles serviteurs ; qu'ils y goûtent la douceur de ce saint Cœur, source de paix,
    de miséricorde et d'amour ; que par l'imitation de ses vertus, ils louent et bénissent sur la. terre et pendant
    l'éternité votre puissance infinie qui a fait. le cœur de Marie si grand, si saint, si charitable, si admirable...
    Cœur très Saint de Marie Immaculée, Cœur le plus saint, le plus pur, le plus parfait que la main toutepuissante de Dieu ait formé dans une pure créature, Cœur qui avez aimé Dieu plus que tous les Séraphins, les
    Anges et les Saints ensemble, vous serez mon refuge dans mes afflictions, ma consolation dans mes peines,
    mon secours dans mes besoins ; vous m'obtiendrez, ainsi qu'à tous les enfants de Saint Dominique,
    d'accomplir en toutes choses les volontés de Jésus et les vôtres, avec courage et constance afin que nous
    méritions de paraître à vos yeux et à ceux de tous, des disciples de votre Cœur très Saint. Amen.
    Notre Dame des Victoires, obtenez-nous la victoire contre tous nos ennemis ; victoire contre tous les maux
    temporels, victoire surtout contre nos passions, contre tous les ennemis de notre salut !
    L'Église vous appelle la Vierge puissante, et qui pourrait douter de l'étendue de votre puissance près du TrèsHaut, en voyant les grâces sans nombre dont vous êtes la dispensatrice ? Tour de David, vous êtes l'honneur
    et la gloire de la maison de David, vous êtes la puissance, la force et le rempart qui défendez à jamais l'Église
    23
    de Jésus-Christ, votre divin Fils ; vous êtes le centre fortifié, le bastion imprenable d'où l'Église combattra
    victorieusement ses ennemis, jusqu'à la fin des temps.
    Ô Marie, à cette heure solennelle, où les ennemis de l'Église redoublent de haine et d'astuce contre elle ; à ce
    moment de danger où tout semble prêt à s'écrouler dans l'abîme, ah ! nous portons nos espérances vers l'autel
    privilégié de votre Cœur Immaculé. Que votre puissante bonté détourne les coups de la justice céleste ; que
    les fléaux fuient loin de nous ; que les rois et les peuples ne tremblent plus devant les méchants, parce que
    vous avez le pouvoir d'anéantir leurs mauvais desseins et d'arrêter leurs triomphes ; et alors ceux que vous
    aurez sauvés s'écrieront dans le transport de leur joie : gloire à Notre Dame des Victoires !
    francemarc
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:39

    Septième jour
    Dévotion à la maternité divine de Marie
    « Marie, en devenant Mère de Dieu, et a raison de cette union étroite avec un bien infini, reçut en quelque
    sorte une grâce infinie » (Saint Thomas d'Aquin).
    « La dignité de Mère de Dieu vient immédiatement après celle de Dieu et en conséquence Marie ne peut être
    plus unie à Dieu qu'elle ne le fut, à moins de devenir Dieu elle-même ». (Saint Albert le Grand).
    I. « De même que la femme est la mère de tout l'homme, composé de corps et d'âme, bien que l'âme vienne
    de Dieu seul ; ainsi, bien que Notre Dame n'ait pas produit la Divinité, elle est véritablement la Mère de Dieu
    fait homme, puisqu'en effet ce divin composé est le terme de sa génération ; et c'est cette maternité qui la
    relève infiniment plus que tout ce qu'elle possède de grâce et de gloire, comme étant d'une dignité infinie : on
    juge, dit Saint Albert le Grand, de l'excellence de l'arbre par l'excellence du fruit. Ayant, dit saint Thomas,
    pour son terme un être infini en perfection, elle l'est aussi en grandeur ; de sorte que la dignité incomparable
    de Mère de Dieu contient en éminence toutes les dignités des Anges et des hommes ; elle les fait disparaître
    par son éclat, comme le soleil cache par sa splendeur la clarté des étoiles ; il n'est point d'esprit créé qui la
    puisse comprendre; les plus sublimes intelligences sont frappées d'étonnement et saisies de frayeur à sa vue ;
    à peine osent elles l'envisager.
    « La même maternité a été pour la Vierge une source de prérogatives incomparables, savoir : 1° d'avoir été
    conçue sans péché, et enrichie au premier instant de son Immaculée Conception de la plénitude de la grâce ;
    2° d'avoir produit dans le temps le même Fils que le Père Éternel engendre dans l'Eternité ; de l'avoir produit
    sans rien perdre de sa pureté virginale, comme le Père Éternel ne perd rien de sa divinité ; 3° d'avoir eu un
    pouvoir légitime de commander au Maître absolu de toutes les créatures, puisque c'est un droit que la nature
    donne aux mères, droit auquel a bien voulu se soumettre Celui qui était venu pour accomplir la loi, et non
    pour la violer ; mais ce droit est si glorieux à Marie que saint Bernard ne sait s'il est plus digne d'admiration
    que l'obéissance de Jésus ; car, dit-il, qu'un Dieu obéisse à une femme, c'est une humilité sans exemple ; mais
    qu'une femme commande à un Dieu, c'est une élévation sans pareille ; 4° d'avoir été l'Êpouse du Saint Esprit
    d'une manière infiniment plus noble que les autres vierges, puisque les autres méritent à peine d'être alliées à
    ce divin Époux, quant à l'âme, tandis qu'elle l'a été quant au corps, et de la manière du monde la plus chaste ;
    d'ailleurs, l'alliance des autres avec le Saint Esprit ne sert qu'à produire des actions de vertu, et la sienne a
    produit d'une manière ineffable le Seigneur des vertus ; 5° d'avoir été comme l'achèvement et le
    couronnement de la très Sainte Trinité, car elle a produit le plus excellent fruit de sa fécondité au dehors,
    c'est-à-dire un Homme-Dieu ; elle lui a donné un sujet capable de lui rendre tout l'honneur qu'elle mérite, ce
    qui était impossible à toutes les créatures jointes ensemble ; elle l'a honorée elle-même d'un culte tout
    particulier ; 6° d'avoir été faite Reine et Dame de toutes les créatures en mettant au monde leur Roi et leur
    Seigneur » (Père Ducos, « Pasteur apostolique »).
    Oh ! Que de raisons nous obligent à honorer la Mère de Dieu, et qu'elles sont puissantes ! Oh ! Si nous
    considérions ce qu'elle est, ce que nous lui devons et ce qu'elle peut faire pour nous, que nous aurions de
    vénération, d'amour et de reconnaissance pour Elle, et que notre confiance en son secours serait ferme et
    cordiale !
    14
    Car 1° Qu'est-ce que la Mère de Dieu ? C'est un firmament où toutes les vertus brillent avec plus d'éclat que
    les étoiles dans le ciel ; c'est un soleil qui paraît à nos yeux toujours plus lumineux et plus beau ; c'est un
    océan où l'on ne peut mesurer les abîmes de grâces. Si Dieu a trouvé à propos de créer les Anges dans sa
    grâce, il ne faut pas douter qu'il n'ait créé aussi dans sa grâce l'incomparable Marie, et avec un privilège
    d'autant plus grand que sa dignité est relevée au-dessus de toutes les leurs. Pour être digne Mère de Dieu,
    telle que le Saint Esprit l'a rendue, il faut qu'elle ait surpassé en grâce et en mérite tous les Anges et tous les
    saints, et que la seule sainteté de son Fils adorable ait de l'avantage au-dessus de la sienne. Ainsi, comme
    après Jésus rien n'est comparable à la grandeur, à la sainteté, à la charité et à la beauté merveilleuse de sa très
    digne Mère, il faut qu'après Jésus, il faut que nous ayons plus de respect et plus d'amour pour Elle seule que
    pour tout ce qu'il y a de vénérable et d'aimable au ciel et sur la terre.
    2° Que devons-nous, ou plutôt que ne devons-nous point à la Mère de Dieu ! Nous lui devons toutes choses,
    puisque nous lui devons Jésus-Christ Notre-Seigneur ! Cet adorable Fils de Dieu s'est voulu faire notre pain,
    et c'est du sang virginal de Marie que le Saint Esprit a pétri ce pain du ciel. Son corps très pur a été comme le
    four mystérieux où il a été consumé par le feu de la divine charité. Quand nous prenons donc cet aliment des
    Anges par la communion, une partie de nos remerciements en sont dus à cette Mère d'amour, qui allaite d'une
    manière si douce et si sainte les enfants de l'Église ; et toutes les fois que nous pensons, comme nous devons
    le faire très souvent, que notre grand Jésus nous est tout en toutes choses, nous devons nous ressouvenir,
    avec de très-grands sentiments de reconnaissance, que c'est du sein du Père Éternel et puis du sein de Marie,
    que nous est venu cet unique trésor de nos cœurs.
    3° Enfin, que ne peut point faire pour nous la Mère de Dieu? Elle a droit, en quelque sorte, sur les diverses
    missions du Saint Esprit, c'est-à-dire sur les divers effets de grâce que ce Dieu d'amour produit dans les
    âmes. Elle continue sans cesse à l'attirer sur l'Église, ainsi qu'elle commença de le faire dans le Cénacle le
    jour de la Pentecôte. Comme il est certain que celle qui néglige de recourir à Elle ne va jamais loin dans la
    piété, pas une âme aussi, de celles qui implorent son secours avec confiance, ne manque d'expérimenter son
    merveilleux pouvoir auprès de Dieu... » (Père Ducos, « Pasteur apostolique »).
    II. Parmi tous les noms divins et merveilleux que la tradition catholique a donnés à la Vierge Immaculée,
    quel est donc le plus auguste ? C'est le nom de Mère de Dieu !
    Être la Mère de Dieu ! c'est un honneur inexplicable, et pourtant la Vierge Marie est vraiment la Mère de
    Dieu !... Mère de Dieu ! C'est le cantique du ciel! mais c'est aussi le Cantique de la terre. Ne faut-il pas
    commencer à balbutier dès ici-bas les hymnes saints qui doivent nous réjouir pendant toute l'éternité ? Ne
    faut-il pas nous consoler un peu de nos tristesses. en prenant part, quoique de loin, à ces concerts de l'autre
    vie ?
    Écoutez de toutes parts les voix des anges du saint Rosaire... Dans cette obscure demeure, voyez cette jeune
    fille, comme accablée sous le poids du travail de chaque jour. Autour d'elle tout est bien pauvre, et pourtant
    sur son front paraît la joie ; son visage respire la paix. Que dit-elle, et quelles paroles, toujours les mêmes,
    reviennent sur ses lèvres, tandis que ses doigts parcourent son Rosaire ? « Sainte Marie, Mère de Dieu ! Mère
    de Dieu ! priez pour nous ! » Ces mots suffisent pour la consoler dans ses fatigues.
    Là, c'est une maison plus riche, dont le pauvre sait le chemin, car bien souvent il a trouvé près de ses portes
    l'aumône dont il a besoin pour vivre et faire vivre sa famille. Comment donc la maîtresse de ces lieux gardet-elle, au milieu des dangers de la richesse, une âme candide et pure, un air paisible, un cœur joyeux ?
    Voulez-vous saisir le secret de ses vertus ? voyez-la dans son oratoire, elle tient en main le saint Rosaire, et
    tandis que ses doigts suivent les grains, entendez-la répéter : « Mère de Dieu, sainte Marie, Mère de Dieu,
    priez pour nous ! » D'où vient à cette âme prête à franchir le redoutable passage qui sépare le temps de
    l'éternité le calme et la paix qui brillent sur son visage, ah ! c'est que bien souvent elle a répété : « Mère de
    Dieu, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort », et Marie qu'on n'invoque jamais en vain,
    écarte, d'une main, d'auprès de sa couche funèbre les malins esprits qui voudraient l'attaquer dans ce moment
    suprême, et de l'autre, lui montre le ciel pour l'animer à combattre vaillamment son dernier combat.
    15
    Écoutons ces bruits confus, qui sur la terre s'élèvent de toutes parts, et qui montent vers le ciel ; bruits
    d'intérêts vains et terrestres ! Bruits d'avarice et de luxure ! Bruits d'indifférence ou de blasphème ! Bruits de
    terreur ou de souffrance ! Bruits d'angoisses ou de folie ! Bruits de crime ou de désespoir !
    Mais au milieu de tous ces cris qui se confondent, écoutez cette pure mélodie... Quelles sont ces voix, si
    douces, qui chantent l'une après l'autre, qui, toujours sans se lasser, recommencent et continuent le concert ?
    Ah ! Reconnaissez le saint Rosaire... les heures passent et s'enfuient, le jour vient après la nuit, la nuit
    succède au jour, mais toujours les voix se succèdent et jamais l'hymne sacré ne s'interrompt.
    Entendez ces doux accents qui pénètrent jusqu'à nos cœurs... « Mère de Dieu, disent les voix, sainte Marie,
    Mère de Dieu, priez pour nous ! » N'est-ce pas le même chant que les Anges et les saints répètent pleins
    d'allégresse ! Sans cesse unissons-nous donc avec les Anges pour chanter la Mère de Dieu, car elle est, après
    Jésus son divin Fils, le principal des liens qui joignent la terre au ciel ».(Père Potton, Mois du Rosaire).
    Le Père Mariano le Vieux vénérait avec une affection extraordinaire les neuf mois que le Verbe Incarné
    demeura dans le sein de Marie, et ce fut le premier qui introduisit à Palerme, dans son couvent, l'usage de
    célébrer, par une neuvaine,les jours qui précèdent la fête de Noël. Cette neuvaine se fit, pour la première fois,
    dans l'église de la Minerve, par le Père Jacques Cotta, en 1618. Depuis, cette dévotion s'est étendue à tous les
    couvents de l'Ordre. et Sa Sainteté Pie VII a accordé à cette dévotion une indulgence plénière le premier et le
    dernier jour de la neuvaine pour tous les fidèles qui visiteront une église de l'Ordre des Frères Prêcheurs, et y
    assisteront aux exercices pieux, aux prières ou aux sermons qui se feront à cet effet dans leurs églises, et une
    indulgence de sept ans et de sept quarantaines à tous les autres jours de la neuvaine.
    Le Père Léodat de Montpellier avait une grande dévotion à la Mère de Dieu. Celle-ci lui étant apparue un
    jour, il ne pouvait croire à l'excès de son bonheur, et lui dit : « Qui êtes-vous ? » « Je suis la Mère de Dieu »,
    lui répondit la sainte Vierge. « Si vous êtes la Mère de Dieu ne me laissez pas dans cette vallée de misères »,
    lui dit le Père. Alors la divine Mère de Jésus l'assura de son salut éternel, lui dit qu'Elle était la protectrice de
    l'Ordre des Frères Prêcheurs, et le conduisit au ciel.
    Ô Vierge Marie, vous que l'Église supplie de vous montrer notre Mère, daignez être tout particulièrement la
    mienne ; veillez sur moi, et apprenez-moi à me conduire comme votre enfant. Et vous, enfant Jésus, qui avez
    voulu naître, pour devenir notre frère, je suis bien faible, bien imparfaite, bien ignorante, bien délaissée ;
    mais Vous, Enfant Jésus, qui êtes la science, la bonté et la lumière infinie, enseignez-moi à connaître votre
    sainte volonté et à l'accomplir. Amen.
    Prière de Saint Albert le Grand
    Soyez bénie, ô humanité de mon Sauveur. qui avez été unie à la divinité, dans le sein d'une Mère Vierge !
    Soyez bénie, ô sublime et éternelle divinité. qui avez voulu descendre jusqu'à nous sous l'enveloppe de notre
    chair. Soyez bénie à jamais, vous qui avez été unie à une chair virginale par la vertu de l'Esprit Saint ! Je
    vous salue, vous aussi, ô Marie, Vous en qui la plénitude de la Divinité a fait sa demeure ! Je vous salue, ô
    Vous en qui habite la plénitude de l'Esprit-Saint ! qu'elle soit bénie à jamais également la très pure humanité
    du Fils qui, sacré par le Père, est sorti de vous ! Je vous salue, virginité sans tache, élevée maintenant audessus de tous les chœurs des Anges. Réjouissez-vous, Reine du monde, d'avoir été jugée digne de devenir le
    temple de la très pure humanité du Christ ! Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, Vierge des vierges,
    dont la très pure chair servit à l'union de la Divinité avec cette très pure humanité ! Réjouissez-vous, ô Reine
    des cieux, dont le très chaste sein procura une digne demeure à cette très sainte humanité ! Réjouissez-vous,
    et soyez dans l'allégresse, ô fille des saints Patriarches, qui avez été digne de nourrir et d'allaiter, sur votre
    chaste sein, cette sainte humanité ! Je vous salue, Virginité féconde et à jamais bénie, qui nous avez rendus
    dignes d'obtenir de fruit de la vie et les joies du salut éternel. Amen.
    Huitième jour
    Dévotion à la Visitation de la Vierge
    16
    « Et d'où me vient ce bonheur que la Mère de mon Seigneur daigne venir à moi ? » (Saint Luc, 1).
    I. Il y a dans ce mystère trois personnes à considérer : Saint Jean, sa mère Élisabeth et la très Sainte Vierge.
    Saint Jean n'a pas encore vu le jour ; mais il tressaille et ne se possède plus en présence de Jésus-Christ. Ceci
    doit nous faire comprendre la grandeur du mystère et du bienfait de l'Incarnation. En effet, si l'Esprit Saint a
    permis qu'un enfant encore enfermé dans le sein de sa mère l'honorât d'une manière si merveilleuse, que ne
    doivent pas faire ceux qui sont arrivés à un âge plus parfait ?
    Considérez, en second lieu, l'admiration et la joie de Sainte Élisabeth lorsque, par l'effet d'une lumière
    soudaine et surnaturelle, elle eut, pour ainsi dire, connaissance de toute l'économie de l'Evangile. Ici les
    paroles manquent, et tout ce que l'on peut faire, c'est d'admirer en silence les dons et les faveurs que le
    Seigneur, même en cette vie, prodigue à ses élus.
    Mais, après avoir pénétré dans le cœur d'Élisabeth, tâchez de pénétrer aussi dans celui de Marie, et méditez
    les paroles qui sortirent alors de sa bouche. Que se passait-il en Vous, Vierge bienheureuse, quand vous
    prononciez ces magnifiques paroles : « Mon âme rend gloire au Seigneur, et mon esprit est ravi de joie dans
    le Dieu mon Sauveur ». (Saint Luc, 1, 4.6.) Quelles grandeurs ! quelles merveilles ! Hélas ! Ce n'est pas à
    nous, faibles créatures, de les approfondir ; contentons-nous de les admirer, de nous en réjouir et de les
    contempler avec étonnement Heureux mille fois les justes, si parfois ils sont ainsi visités et consolés »
    (Bienheureux Louis de Grenade).
    Cette suprême consolation fut accordée au Bienheureux Ceslas. Un jour de fête de la Visitation, pendant qu'il
    s'occupait de ce mystère, la très Sainte Vierge lui apparut et lui annonça le moment précis de sa mort. Le
    bienheureux, transporté de joie, s'écria : « Oh ! Merci, merci, bonne Mère ! bientôt je pourrai donc vous voir
    sans fin, et suivre l'Agneau Jésus, 'que j'ai tant aimé ici-bas ! »
    Le Vénérable Jean Naja, arrivé à Manille pour y prêcher l'Evangile, fut atteint d'une maladie de langueur qui
    le mit dans l'impossibilité de remplir les devoirs de son ministère. Il y avait une année que ce pénible état
    durait, lorsque, avec l'approbation de ses supérieurs, il promit, le jour de la Visitation, de consacrer sept
    années de sa vie à travailler sans relâche au salut des âmes, si la très Sainte Vierge lui obtenait la grâce de
    recouvrer la santé. Peu après avoir écrit ce vœu, il fut parfaitement guéri, et étudia avec tant d'ardeur la
    langue du pays qu'au bout de trois mois il pouvait prêcher et confesser. Il se mit donc à parcourir la province
    pour prêcher l'Évangile avec un grand zèle, et en ayant soin de toujours porter dans son bréviaire le papier
    sur lequel il avait écrit son vœu, afin de ne point oublier un instant la grâce reçue. Les sept années venaient
    de se terminer lorsqu'il devint malade à l'extrémité. Dans ce péril, il fit de nouveau le vœu à la très Sainte
    Vierge de consacrer encore quatre années à travailler à la faire connaître avec son divin Fils dans ce pays
    nouvellement converti, si la santé lui était rendue. La grâce demandée fut encore accordée, et il remplit avec
    la même fidélité que la première fois son nouvel engagement. Un jour qu'un incendie, qui semblait devoir
    prendre des proportions effrayantes, commençait à brûler à Abuatan, le Père Jean se mit à genoux devant les
    flammes, et commença pieusement à réciter son Rosaire. Dès qu'il fut arrivé au second mystère (la
    Visitation), le vent changea contre toute apparence, porta les flammes d'un côté où elles n'avaient point
    d'aliments, si bien qu'il n'y eut que trois maisons brûlées, ce que l'on considéra comme un grand miracle
    (Diarium Dom., 25. décembre).
    Lorsque le pape Urbain VI, en 1395, eut décidé d'établir la fête de la Visitation pour obtenir par Marie la
    cessation du schisme qui alors désolait l'Église, il chargea le Bienheureux Raymond de Capoue de composer
    l'office de la nouvelle fête.
    II. Vierge sainte, permettez que ma faible voix vous proclame aussi bienheureuse, vous bénisse et vous
    exalte ! Et qui plus que moi doit le faire ! Combien de fois en ma faveur n'avez-vous pas oublié votre
    élévation en me visitant par vos douces et maternelles inspirations ! De combien de faveurs ne m'avez-vous
    pas comblée ?... Ô la plus heureuse de toutes les femmes, glorifiez le Seigneur ! Glorifiez-le pour Vous et
    pour moi, qui ne le saurais faire dignement. Avec vous je dis de toutes mes forces : « Mon âme bénit le
    Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ».
    17
    Vierge bienheureuse, puisque le Très-Haut vous a rendue gardienne et dépositaire de tous ses trésors, dans
    cet instant où nous rappelons le souvenir du jour où vous avez daigné les répandre sur la maison de Zacharie,
    veuillez aussi descendre jusqu'à moi et me visiter, ainsi que tous les membres de la famille Dominicaine.
    Nous avons de grandes obligations à remplir ; que par Vous nous y soyons fidèles. Donnez-nous de vivre
    comme Vous, abîmés en nous-mêmes, et d'y attendre, ainsi que Vous, les miséricordes du Seigneur. Abaissez
    un regard sur nous, et faites en nous de grandes choses. Que, comme Jean-Baptiste, nous soyons embrasés du
    plus pur et du plus ardent amour pour le fruit béni de vos entrailles, et qu'Il reçoive de nous les hommages et
    les louanges qui lui sont si justement dus ; que, comme Élisabeth, nous soyons pleins d'humilité et de
    reconnaissance pour les grâces reçues ; que l'amour du prochain qui a consumé votre cœur consume aussi le
    nôtre ; que l'esprit de pénitence et de sacrifice qui a conduit le saint précurseur au désert, nous accompagne
    tous les jours de notre vie.
    Vierge sainte, visitez aussi l'Église ; faites-lui produire de ces âmes saintes et généreuses dont le zèle change
    en quelque sorte la face de la terre, et affronte tous les périls quand il s'agit de sauver les âmes.
    Multipliez les fils de saint Dominique, et que par eux la sainte Église de votre Fils voie, comme autrefois, le
    salut se répandre sur tout l'univers. Amen.


    Neuvième jour
    Dévotion à la Purification de la très Sainte Vierge
    « En souvenir de cette fête, vous vous offrirez, avec la Mère et le Fils au Père Eternel, pour être entièrement
    dévouées à sa gloire » (Lettre du Père Lequien).
    I. La très Sainte Vierge Marie daigna plusieurs fois mettre l‘Enfant Jésus entre les bras de sainte Catherine de
    Ricci ; cela lui arrivait surtout à la fête de la Purification. Dans ces occasions, la sainte ne se lassait pas de
    témoigner son amour à son Bien-Aimé, et ne l'aurait pas rendu, si la glorieuse Vierge ne le lui avait
    redemandé.
    Le bienheureux Jourdain de Saxe vit un jour de la Purification la très Sainte Vierge qui, avec son divin
    Enfant, bénissait tous les religieux, pendant qu'ils chantaient à l'église l'office divin.
    Le bienheureux Pierre de Ruffia obtint la plus belle récompense de ses travaux, la couronne du martyre, le
    jour de la Purification. Heureux d'unir son sacrifice à celui que Jésus offrit alors dans le temple de Jérusalem
    à Dieu son Père !
    Un jour de la Purification, pendant que le Père de Montfort prêchant dans l'église des Dominicains de la
    Rochelle, parlait des grandeurs de Marie, son visage exténué devint tout d'un coup lumineux et rayonnant ; et
    ses meilleurs amis ne purent en ce moment le reconnaître qu'à la voix. C'était un indice de la gloire céleste
    qui devait bientôt récompenser ses vertus et ses travaux.
    Au temps de la Purification de la Vierge, pour se préparer dévotement à la recevoir dans le Temple, le
    bienheureux Henri Suso choisissait les trois jours qui précédaient cette fête, et il honorait symboliquement la
    virginité, l'humilité, la maternité de Marie en faisant brûler un cierge à trois branches et en récitant chaque
    jour trois Magnificat. Le matin de la solennité, avant que le peuple vint à l'église, il allait se prosterner devant
    le maître-autel, et il y méditait les gloires de Marie jusqu'au moment où Elle vint apporter son cher Fils au
    Temple ; alors il se levait, et s'imaginant qu'Elle était arrivée à la porte de l'église, il appelait tous les amis de
    Dieu et allait avec eux jusqu'à la porte, et sur la place, au-devant de la très Sainte Vierge. Quand il l'avait
    trouvée, il la priait de vouloir bien s'arrêter un peu avec son cortège pour entendre le cantique que son cœur
    voulait lui chanter dans le silence de son âme, avec l'aide de tous ceux qui l‘aimaient, et il entonnait avec
    tendresse cet hymne spirituel : « Vous êtes pure, vous êtes chaste et sans tache, ô Marie ! Aussi vous êtes
    devenue la porte éblouissante du ciel. Recevez le pieux tribut de nos louanges, ô Vierge compatissante, qui
    seule avez conservé votre pureté ! » À ces dernières paroles, il baissait humblement la tête, et suppliait Marie
    18
    d'avoir compassion de son cœur, si pauvre et si chargé de péchés ; puis il se levait, et, se dirigeant vers
    l'autel, il la suivait en tenant son cierge, dont il faisait brûler la clarté mystérieuse pour demander à Marie
    qu'elle ne laissât jamais éteindre dans son cœur la lumière de l'éternelle sagesse et la flamme du divin amour.
    Il s'adressait à tous les amis de Dieu, les engageant à chanter avec lui l'hymne « Adorna thalamum »... et à
    recevoir le Sauveur et sa Mère avec les sentiments les plus vifs d'amour et de louanges.
    Arrivé à l'autel, au moment où Marie allait offrir son cher Fils au vieillard Siméon, il la suppliait,
    humblement prosterné à terre, les yeux et les mains levés au ciel, de lui montrer son enfant, de lui permettre
    d'embrasser ses pieds, ses mains, de le confier un instant. à son âme. Marie consentait, et Frère Henri, tout
    tremblant de joie et d'amour. prenait Jésus dans ses bras, le pressait sur son cœur, l'embrassait et l'embrassait
    encore, comme s'il l'eût réellement possédé ; il contemplait avec bonheur ses yeux éblouissants, son visage
    pur comme le lait, sa bouche ravissante, ses petites mains, son corps blanc comme la neige, ses membres
    enfantins et divinisés par quelque chose de céleste. Dans son ravissement et son extase, il était tout étonné et
    tout ému de voir le Créateur de toutes choses à la fois si grand et si petit, si beau et si sublime dans le ciel, si
    faible et si pauvre sur la terre.
    C'était au milieu de ses chants, de ses pleurs, de ses actions de grâces qu'il rendait le divin enfant à Marie, et
    qu'il l'accompagnait au chœur et dans les cérémonies de la fête.
    II. Vierge sainte et généreuse, je veux aujourd'hui, comme le bienheureux Henri, vous considérer, venant
    dans le temple de Jérusalem, offrir au Seigneur le plus complet des sacrifices. Il ne vous suffit pas de vous
    être consacrée à Lui dès votre enfance, et Lui avoir fait l'hommage de votre virginité ; le Seigneur vous a
    enrichie de dons nouveaux ; il faut que ces dons retournent à leur auteur. Qu'elle est grande et digne de Lui
    l'offrande que vous lui présentez le jour de votre Purification ! C'est Jésus, le Fils de votre amour dont vous
    faites une victime pour le salut de tous ; c'est votre pureté, plus éclatante que celle de tous nos Esprits
    célestes, que vous soumettez à une purification qui n'est pas ordonnée pour vous ; c'est votre maternité divine
    que vous voilez sous les dehors d'une maternité commune et ordinaire ; c'est votre très Saint Cœur que la
    parole de Siméon transperce comme d'un glaive…
    Ô Marie, pourquoi donc tant de sacrifices, tant de renoncements? Ah ! Combien il faut que vous ayez
    d'amour pour le Seigneur, puisque c'est le zèle de sa gloire qui vous porte à Lui immoler ainsi tout ce que
    vous avez de charité pour les hommes ! Puisque c'est pour leur salut que vous offrez votre Jésus, et que vous
    joignez votre sacrifice à celui de ce Fils adorable. Ô la plus soumise des vierges, vous avez prévu toutes les
    suites de l'offrande que vous faisiez et rien n'a arrêté votre courage ; vous avez vu de loin le sanglant sommet
    du Golgotha, et dès cet instant, vous avez fait le sacrifice de Jésus ; la victime a été agréée, et la terre
    réconciliée avec le ciel.
    O ma divine Mère ! Votre exemple enflamme mon courage, et m'anime d'une sainte ardeur. Donnez-moi
    votre générosité, et joignez mon sacrifice à celui que vous avez offert dans le temple de Jérusalem. Offrezmoi et immolez-moi avec votre Jésus au Seigneur. Immolez lui mon corps, et que le glaive de la chasteté le
    sépare de tout ce qui flatte les sens. Immolez lui ma volonté, et que le glaive de l'obéissance le pénètre
    jusqu'à la division de l'âme. Immolez lui mon cœur, et que le glaive de la mortification le fasse mourir à
    toutes les joies de la terre, à toute affection dont Dieu seul ne serait pas le principe et la fin. Ô Marie, le
    souvenir de votre charité excite la mienne, je veux, avec Jésus, avec vous, avec tous les saints travailler à la
    gloire du Seigneur, expier les péchés du monde, et correspondre à toutes les grâces que j'ai reçues de Dieu.
    Vierge sainte, offrez aussi au Seigneur, comme des victimes choisies, tous les enfants de Saint Dominique ;
    embrasez-les de cette charité qui peut seule donner l'amour du sacrifice, et qu'après avoir glorifié Dieu sur la
    terre par leurs vertus, ils soient glorifiés en Lui et en Vous, pendant toute l'éternité. Amen
    francemarc
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:35

    Sixième jour
    Dévotion à l'Annonciation de la Vierge Marie
    « La moitié du royaume de Dieu fut donnée à Marie, quand elle conçut et enfanta le Verbe Eternel ». (Saint
    Thomas d'Aquin, Préface des Epîtres canoniques).
    I. Le Seigneur révéla à sainte Catherine de Sienne qu'il avait accordé à Marie, en l'honneur de l'Incarnation
    du Verbe, que quiconque aurait recours à Elle, fût-il même pécheur, ne pourrait devenir la proie du démon.
    C'est le sentiment de plusieurs théologiens et de Saint Thomas en particulier, que la divine Vierge a obtenu à
    plusieurs morts en état de péché mortel la suspension de leur sentence et la grâce de revenir au monde pour
    faire pénitence.
    La très Sainte Vierge se montra une fois à sainte Catherine de Ricci le jour de l'Incarnation, et lui fit pénétrer
    le mystère de sa profonde humilité. La bienheureuse Bienvenue récitait cinq mille Ave Maria le jour de
    l'Annonciation, pour honorer ce grand mystère d'amour.
    L’Angélus, destiné à rappeler le souvenir du mystère de l'Incarnation, se récitait en plusieurs lieux, le soir,
    avant Benoît XIII, pape dominicain ; mais ce saint pape, « désirant que tous les fidèles, non une fois, mais
    plusieurs fois le jour, implorassent la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, et vénérassent le mystère
    de l'Incarnation », accorda par un Bref universel et perpétuel des indulgences trois fois le jour à tous les
    fidèles qui réciteraient l'Angélus au son de la cloche.
    Le Père Nicolas de Montmaurel expliquait dans la cathédrale de Narbonne, devant les chanoines, les versets
    du chapitre XXII de l'Ecclésiastique, lorsque, parlant avec amour de l'Incarnation du Verbe de Dieu dans le
    sein de la glorieuse Vierge Marie, il s'endormit doucement dans le Seigneur. C'était le vendredi d'avant
    l'Ascension, le 3 des ides de mai de l'année 1299. Son corps fut déposé dans le cimetière des Dominicains de
    Narbonne, pour y attendre la résurrection.
    12
    Le Père de Montfort recommanda aux serviteurs de Marie de célébrer la fête de l'Incarnation avec une
    ferveur particulière.
    « Pendant les années que saint Raymond de Peñafort passa à Bologne, Saint Dominique ne manqua pas de
    profiter des assiduités de son savant ami, surtout pour développer dans son cœur la dévotion à la sainte
    Vierge, qui, au reste, n'avait cessé d'y grandir depuis qu'il avait été témoin du miracle de Balbeza. Saint
    Dominique avait une grâce toute particulière pour faire croître dans les âmes de pareils germes ; il avait tant
    fait pour la gloire de Marie ! De retour dans son pays, saint Raymond de Peñafort donna une preuve éclatante
    de son amour pour la Reine du ciel et de la terre :
    Le mystère de l'Incarnation et de la maternité divine est le mystère fondamental de la religion chrétienne ; il
    avait une importance toute particulière depuis que les disciples de Mahomet avaient couvert de ruines et de
    sang une partie du monde civilisé, en faisant appel aux convoitises et aux passions brutales des sens. En face
    des mœurs dissolues, des maximes dégradantes et du paradis infâme des disciples du faux prophète, l'Europe
    chrétienne s'attachait par le fond de, ses entrailles aux dogmes régénérateurs de sa foi, comme à une ancre de
    salut. Les adorables prérogatives de l'auguste Mère de Dieu étaient surtout l'objet du culte et de la vénération
    des peuples. Or, chose étrange ! Le mystère sublime de la maternité divine n'obtenait pas en Espagne tout
    l'honneur que sa grandeur et sa pureté réclament. La fête de l'Annonciation n'y avait nulle solennité, et
    l'église de Barcelone, comme toutes les autres, l'avait laissée dans l'obscurité que lui léguait le passé. Saint
    Raymond sentit ce grave oubli de sa ville ; il entreprit de le réparer. Il consacra une partie de ses revenus à
    rendre plus éclatante la fête de Marie. Grâce à lui, la ville de Barcelone la vit, la première, briller de la juste
    magnificence que lui devait la piété des chrétiens. Toutes les Églises d'Aragon et bientôt celles de Castille
    suivirent cet exemple, et Marie se vit honorée par son pieux serviteur du culte le plus cher à sa gloire. Ce fut,
    de toutes les œuvres qu'exécuta saint Raymond, la plus magnifique et la plus féconde.
    Heureux qui a pu, une fois dans sa vie, être libéral envers quelque gloire régnante de l'empire céleste !
    Heureux qui a su créer de la terre vers quelque trône céleste, un nouveau cours d'hommages que les siècles
    futurs ne doivent jamais laisser tarir ! Celui-là a ouvert sur lui-même et sur bien d’autres une source de
    bénédictions que l’avenir n’épuisera point.
    Mais si cette libéralité élève jamais ses dons jusqu'au pied du trône de Marie, quel fleuve de grâces et de
    bienfaits n'en débordent pas sur l'homme et la nation dont ils lui viennent ! Comme on moissonne richement
    ce qu'on a pu semer dans ce sein ! C'est ce qu'éprouva saint Raymond.
    Depuis son retour à Barcelone, il n'avait pas manqué d'aller bien souvent visiter les enfants de saint
    Dominique, arrivés naguère avec lui de Bologne ; cependant il n'avait pu jusqu'alors fixer sa vie où depuis si
    longtemps était fixé son cœur. Mais dès qu'il eut si magnifiquement servi Marie dans la pompe nouvelle
    donnée à sa fête, il n'y eut plus pour lui de retard possible, et il dut venir prendre sa place au sein de sa plus
    chère famille. Ce fut là la première faveur dont Marie paya son zèle et les avances faites à sa gloire: elle fut
    immense ; pour lui il ne s'en pouvait pas trouver de plus grande. La grâce d'une vocation religieuse n'est-elle
    pas la plus grande qui puisse se désirer ici-bas ?… » (Année dominicaine, T.I, p. 191 et 192).
    Parmi les grands événements dont la religion consacre la mémoire, l'Annonciation de la Sainte Vierge et
    l'Incarnation du Verbe tiennent le premier rang. C'est comme le premier anneau de cette longue chaîne de
    merveilles dont se compose la rédemption des hommes ; aussi ne nous étonnons point si Saint Raymond mit
    tous ses soins à faire célébrer avec solennité dans son pays cette fête qu'un Concile appelle la fête de la Mère
    de Dieu par excellence (10e
    Concile de Tolède).
    II. Félicitons Marie d'avoir si bien correspondu à sa sublime vocation, qu'elle a mérité d'être choisie pour la
    Mère de Dieu. Prions Marie de nous aider aussi à connaître notre vocation et à la suivre fidèlement. Pour
    mériter d'entendre la voix de l'Ange du Seigneur, imitons le recueillement, la piété, la modestie de Marie ;
    offrons à Dieu le tribut de notre reconnaissance pour les grâces qui du mystère de l'Annonciation ont découlé
    sur la nature humaine et sur chacun de nous en particulier ; et en songeant au sublime honneur où Dieu élève
    Marie dans ce mystère, réjouissons-nous d'avoir une Mère aussi puissante, laissons notre cœur s'embraser de
    la plus immense confiance pour Celle qu'on n'implore jamais en vain.
    13
    Auguste Vierge, souffrez que je me joigne à l'Envoyé céleste pour vous dire avec le sentiment du respect et
    de l'amour le plus profond : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ». Ô la plus
    sainte, la plus pure, la plus fidèle de toutes les vierges, faites que mon cœur imite le vôtre ; obtenez-moi
    qu'imitant votre humilité et votre chasteté, j'adore et je reçoive dignement ce même Verbe que vous avez
    mérité de recevoir dans votre sein, et que son amour pour nous tient captif dans le plus auguste de nos
    sacrements. Puissé-je être ce que vous avez été vous-même pendant le temps qu'il a passé dans le sanctuaire
    de votre cœur, une parfaite adoratrice qui lui offre, ainsi que saint Raymond, des hommages qui lui soient
    agréables. Puissé-je, parfaitement soumise au Seigneur, lui répondre, en toute occasion, à votre exemple :
    « Voici votre servante. qu'il me soit fait selon votre parole : » Amen
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    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:34

    Cinquième jour
    Dévotion à la Nativité de la Vierge Marie
    « Ô Vierge Marie, jamais en ce monde ne naquit une femme semblable à vous ; votre berceau est tout fleuri
    de roses et tout parfumé de lys » (Bréviaire Dominicain).
    I. « ...Et je le suivis.... Au fond d'une grande chambre reposait l'heureuse Mère. Ses parents se tenaient réunis
    à l'entour ; sur leurs visages se peignait une joie silencieuse et paisible. Au bruit de nos pas, ils se
    retournèrent ; et comme j'approchais avec Joachim, ils me saluèrent gracieusement et m'ouvrirent passage. Et
    je vis près du lit maternel, dans son petit berceau la Vierge d'Isaïe, la tige de Jessé, la fleur de nos vallées !
    Mon Dieu, qu'elle était donc belle ! Son doux visage s'épanouissait comme une petite rose de mai entre les
    lys. Ses yeux semblaient purs et profonds comme l'azur du ciel ! On aurait dit deux lacs paisibles sous une
    brise endormie, deux océans d'amour, tout pleins de Dieu ! Ah ! Que je sentis alors délicieusement la vérité
    de la parole du Cantique : « Ma bien-aimée, par l'un de vos yeux vous avez blessé mon cœur ! » Elle me
    blessait par tous deux et mon âme s'y perdait et je la sentais descendre aux profondeurs de l'amour céleste et
    10
    elle allait se reposant en Dieu ! Mais surtout quel doux sourire! quel parfum dans le souffle naissant de sa
    poitrine virginale comme ses lèvres étaient bien les bords entr'ouverts d'un vase plein de tous les arômes !...
    Je me penchai à l'oreille de Joachim et je lui dis : « Père, quel sera son nom ? » « Le nom de la sœur de
    Moïse : Marie ! » et avec un respect infini, je m'inclinai sur le berceau de la Vierge, et bien bas, bien bas,
    mais d'un cœur enivré, je lui dis : « Marie ! Marie ! » Marie ! Ah ! Ce nom, je l'aurais redit un siècle !
    Marie ! Nom plus doux que l'huile des parfums répandus ! Nom que toutes les vierges devraient aimer ! Nom
    que tous les Anges se jettent éternellement comme un cri d'amour ! Mais elle, comme si elle m'eût compris,
    elle fixa ses yeux, ses grands yeux sur moi, et elle me sourit comme à un ami. Ô sourire ! Ô regard ! Non, je
    vivrais mille ans que je ne les oublierais jamais !
    Je demeurais là, immobile, ravi, ne sachant plus où j'étais. Et tandis que je contemplais ainsi dans l'extase de
    l'amour, j'entendis un chant : c'étaient les Anges répandus autour de son berceau qui s'essayaient par leurs
    chants à réjouir leur petite Reine. Et moi, pauvre jeune homme, je me jetai aux genoux du vieillard.
    « Accordez-moi, lui dis-je, de rester sous votre toit ! acceptez-moi pour le petit serviteur de votre fille ! »
    Le père la regarda comme pour l'interroger. « Eh bien oui, dit-il, en me tendant la main, soyez des nôtres ».
    Depuis lors, j'ai compté bien des années ; j'ai vu la délicieuse enfant grandir; je l'ai vue épouser Joseph ; je
    l'ai vue devenir Mère sans cesser d'être Vierge ! Elle m'a permis de jouer avec son Fils, de le porter dans mes
    bras, de le baiser au front ! c'étaient là ses joies et les miennes... Après, les douleurs sont venues, et je les ai
    partagées. Au pied de la croix, devant son Fils expirant, je l'ai vue debout, pleurant, abîmée dans l'amour, et
    j'ai souffert avec elle ! Sur la montagne des Oliviers, quand ce même Fils ressuscité montait au ciel, je l'ai
    vue encore lui donner le dernier baiser, et puis, lui parti, je me suis retrouvé seul avec Elle, comme aux jours
    de son enfance. Ah ! Divine exilée ! depuis ce moment, que de soupirs, que de pleurs silencieux, que de
    regards vers le ciel !... Enfin elle est morte, morte d'amour, et l'amour l'a ressuscitée, et l'amour la portée
    triomphante au ciel, et l'amour l'a fait asseoir sur un trône, et elle vit éternellement dans l'amour. Et moi,
    maintenant vieux pèlerin, j'ai vu toutes ces choses et je n'ai pu mourir ; et voilà des années et des années que,
    privé du Fils, privé de la Mère, je chemine tout seul dans mon long exil. Ah ! Parfois c'est bien dur. Mais
    pourtant j'y trouve encore une consolation ; chaque année ressuscite mes vieux souvenirs, chaque mois de
    septembre renouvelle mes premières joies ; et ainsi, plus je vieillis, plus mon cœur s'attendrit, plus je me
    prends à aimer ma petite Vierge d'autrefois, plus je reprends courage, plus je marche d'un pas joyeux vers le
    terme de ma course. vers le ciel où Marie m'attend »...
    Et maintenant que le pèlerin a fini son récit, devinez-vous qui il est ? Enfants du Rosaire, c'est le genre
    humain. Il errait tristement dans les ombres de l'erreur et du mal, quand naquit Marie. Par Elle, il a retrouvé
    la lumière, le courage du bien, la paix, le bonheur ! par Elle il a reçu Jésus, son salut, et depuis que Jésus et
    Marie sont montés au ciel, le genre humain, rentré dans la maison de Dieu et devenu par amour serviteur de
    Dieu et de sa Mère, s'en va courageusement à travers les siècles dans l'espoir d'atteindre un jour à la
    bienheureuse demeure qu'ils habitent. Là, plus de ténèbres ; là, une joie sans fin ; là, le parfait bonheur avec
    Jésus et Marie !
    Voilà le pèlerin ! Et le pèlerin, c'est encore toute âme ; c'est vous qui me lisez, si vous le voulez, car c'est
    pour vous que Marie est née, comme c'est pour vous qu'est né son Fils ; et votre vie doit se passer à méditer
    tous les mystères de leur vie, et à désirer leur chère compagnie au ciel.
    Ô âmes chrétiennes, ô enfants du Saint Rosaire, voyez donc si vous voulez aimer cette chère petite enfant qui
    est née pour vous, pour votre amour ; voyez si vous voulez vous dévouer à son service. Vous me demanderez
    comment ?... Ce qu'il lui faut pour le moment, c'est un lieu où se reposer; oui, à cette nymphe céleste, il faut
    son alvéole de miel, à cette goutte de rosée son calice de rose, à cette colombe son nid, à cette enfant Vierge
    son berceau ! Donnez-lui donc un berceau ; donnez-lui votre cœur, dans l'humilité, dans la pureté, dans
    l'amour; et quand la Vierge y reposera, ornez-le de guirlandes de roses; qu'elles s'épanouissent au-dessus de
    sa tête, qu'elles se penchent sur son front, qu'elles s’effeuillent sur son sein ; qu'elles parfument ses pieds.
    Autour de cette Rose, qu'il y ait partout des roses ; c'est-à-dire, que notre Rosaire la salue dès son entrée dans
    le monde ; qu'il devance près d'Elle l'archange Gabriel, et que, pour charmer les longues heures qu'elle passe
    11
    sans sommeil dans son berceau, il lui répète sans cesse : Ave Maria ! » (Couronne de Marie, septembre
    1862).
    La sainte Vierge, le jour de la Nativité. apparaissait au bienheureux François de Possadas, se montrant à lui
    comme elle était dans son berceau, au moment de sa naissance.
    « Mon Père, écrivait un associé du Rosaire, la fête de la Nativité de Marie a été pour moi un vrai jour de fête.
    Quand on aime sa mère. comment ne pas se réjouir lorsque arrive l'anniversaire de sa naissance ? Et Marie
    n'est-elle pas notre Mère, plus que notre Mère ? Il m'a semblé qu'elle prenait mon âme et qu'elle l'emmenait
    avec Elle au ciel... Oh ! Qu'il fait bon dans le ciel, tout près de Marie, aux pieds de Jésus ! J'aurais voulu n'en
    plus sortir ; mais il m'a semblé entendre sa voix me dire : « Il faut encore souffrir et pleurer pour l'Église...
    souffrir et pleurer pour cette Église qui a coûté le sang de mon Fils, et que l'enfer attaque avec rage
    aujourd'hui »... Ô mon Père, comme Marie était triste en me disant ces paroles ! Soyons donc sa consolation
    par un dévouement sans bornes, et avec Elle souffrons et prions pour l'Église ». (Couronne de Marie, octobre
    1860).
    II. Vierge bienheureuse, à votre entrée dans le monde, nous avons relevé nos fronts abattus, parce que votre
    naissance annonce celle du Rédempteur, comme l'aurore annonce l'arrivée du jour. Je vous salue, brillante et
    pure étoile du matin; le soleil de justice va se lever, le jour de la grâce va luire, et c'est vous qui aurez hâté sa
    venue. Vos désirs, plus ardents que ceux des patriarches et des prophètes, attireront le véritable Emmanuel
    dans votre sein. Ah ! Jésus, fils de Marie, daignez allumer pour Elle dans mon cœur l'amour le plus tendre, le
    plus filial, le plus respectueux. Faites, Seigneur, qu'entraînée par mon amour, je marche pas à pas sur les
    traces de Marie, et que, par Elle et avec Elle, avec tous les enfants de saint Dominique, je ne vive que de
    Vous, qu'en Vous et pour Vous, de telle sorte que nous méritions d'arriver à la vie éternelle. Amen.
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:32

    Quatrième jour
    Dévotion à l'Immaculée Conception de Marie
    « Et j'invoquerai le nom de Marie, le nom de la Vierge à jamais Immaculée ». (Père Toricelli, Mois de
    Marie).
    I. Si nous avions eu le bonheur de conserver le livre qu'écrivit saint Dominique pour réfuter l'hérésie des
    Albigeois, ce livre qui, jeté trois fois dans un brasier ardent, y demeura intact, nous y verrions la preuve que
    notre bienheureux Père admettait l'Immaculée Conception, et que Dieu approuva manifestement cette
    doctrine de son saint serviteur, puisqu'il préserva de la destruction le livre qui l'enseignait.
    Dans une collection de pièces sur l'Immaculée Conception publiée à Palerme en 1742, on trouve une lettre du
    Père Alessandro Santo-Canale, jésuite, qui dit : « Un des Ordres les plus ardents en faveur de l'Immaculée
    Conception de Marie a été le si saint et si savant Ordre des Frères Prêcheurs, même dès son origine, c'est-àdire au temps du grand patriarche saint Dominique. C'est ce que nous voyons par la controverse qu'il soutint
    si glorieusement pour lui-même et pour l'Église, contre les Albigeois, à Toulouse ».
    On lit dans une ancienne tablette, datant presque de l'époque de saint Dominique et conservée jusqu'à ce jour
    pour réfuter ces erreurs : « Saint Dominique écrivit un livre sur la sainte humanité de Jésus-Christ ; et les
    Albigeois, s'élevant avec fureur contre le bienheureux, dirent que la Vierge était conçue dans le péché
    originel. Or le bienheureux répliqua, d'après ce qui est écrit sur son livre, que la proposition qu'ils
    annonçaient était fausse, la Vierge Marie étant celle dont l'Esprit Saint parlait par Salomon quand il dit :
    « Vous êtes toute pure, ma bien-aimée, il n'y a pas de tache en vous ». En un autre passage du livre de saint
    Dominique, on trouve les paroles suivantes, tirées des actes de saint André : « Ainsi que le premier Adam fut
    formé d'une terre vierge, qui n'avait jamais été maudite, de même il était convenable que le second Adam fût
    formé de la même manière ».
    Saint Alphonse de Liguori assure que saint Thomas d'Aquin eut une apparition de la très Sainte Vierge qui lui
    prédit la définition du dogme de son Immaculée Conception.
    Le vénérable Louis de Grenade termine plusieurs de ses ouvrages par la louange de Marie Immaculée, et
    l'éminentissime cardinal Gaude, mort récemment en odeur de sainteté, a fait paraître un opuscule
    remarquable sur l'Immaculèe Conception.
    Un serviteur de Dieu qui avait dirigé assez longtemps la vénérable Mère Françoise des Séraphins, parle ainsi
    de sa dévotion à l'Immaculée Conception : « La première chose que j'ai à dire sur cette grande servante de
    Dieu, c'est qu'elle était convaincue qu'elle tenait sa vocation à la religion des mains de la très Sainte Vierge
    pure et Immaculée, ce qui la rendit si reconnaissante envers cette Mère de bonté, et la porta à lui rendre un si
    fidèle honneur pendant toute sa vie, qu'elle me dit, plusieurs fois, avec le zèle d'un vrai Séraphin, qu'elle
    9
    n'avait pas de plus grande joie que d'être dans un lieu où elle pût, avec treize sœurs, louer incessamment nuit
    et jour cette aimable Mère, et qu'elle n'avait point de plus grand désir que de donner sa vie pour témoigner en
    présence du ciel et de la terre, des anges et des hommes, de ces belles vérités : que cette Auguste Reine est la
    vraie et digne Mère de Dieu ; qu'elle est la Vierge par excellence, et qu'elle a été conçue sans aucune tache...
    Elle ajoutait qu'elle voudrait que les filles qui servaient dans ce monastère fussent appelées les filles de
    l'Immaculée Conception de la très pure Mère de Dieu. Elle brûlait du désir de la glorifier, et je ne pouvais
    jamais la quitter sans qu'elle m'eût obligé de lui en enseigner le moyen. Parfois, dans ses entretiens sur cette
    divine Mère, elle était si fort transportée d'amour qu'il fallait la faire revenir à elle. Elle se plaignait presque
    toujours de ce qu'elle ne pouvait contenter son désir de la servir dignement, et bien souvent il fallait la
    consoler à cet égard, en lui disant que cette Mère de Miséricorde excuse notre faiblesse, et que, pourvu
    qu'elle voie nos cœurs entièrement à Elle, Elle se contente pour le reste de notre bonne volonté. Elle me pria
    un jour d'agréer qu'elle lui fît la donation de tout elle-même ; je lui en remis la formule par écrit, et lui dis de
    la signer de son sang. « Hélas ! me dit-elle, que tout ce que j'en ai dans les veines ne peut-il être répandu
    pour la gloire de son Immaculée Conception : Je me trouverais bien fortunée si je pouvais en être la
    martyre ! »
    La fête de l'Immaculée Conception se célèbre dans l'Ordre de Saint-Dominique avec la même solennité que
    les fêtes de l'Assomption et du très Saint Rosaire.
    Il. Vierge Marie ! Le Saint Esprit vous a préservée du péché originel et ornée d'une pureté divine ; votre âme
    a brillé à ses yeux de plus d'éclat que les plus purs esprits de la Jérusalem céleste et dès votre Immaculée
    Conception, il a pu prendre en vous ses plus douces complaisances. Vierge Immaculée, le Seigneur Vous a
    confié les trésors de la science ; il vous a éclairée de sa sagesse, embrasée de sa charité, vivifiée de sa propre
    vie. Ô Vierge privilégiée, de quelle douce joie nous inonde le souvenir de votre Immaculée Conception !
    Que volontiers nous vous reconnaissons pour notre Mère et notre Reine dans ce moment où vous triomphez
    de l'enfer, où vous écrasez la tête de notre infernal ennemi !...
    Vierge sainte, daignez agréer le tribut d'hommages que je vous offre en ce jour, et recevez ma prière. Vous
    savez combien est lourd le poids de ma misère, combien est rapide la pente qui m'entraîne au mal. Je vous en
    conjure, venez à mon secours. Par votre Immaculée Conception, purifiez mon esprit et mon cœur; purifiez
    mes pensées, mes désirs, mes inclinations ; faites qu'en moi, comme dans la Mère Françoise des Séraphins,
    ne règne plus que le pur amour de Dieu qui, dès votre Immaculée Conception, fut toute votre vie. Vierge
    pleine de bonté, quand les fils de l’apostolique Dominique bravent tous les périls pour aller porter la foi chez
    les nations infidèles ; quand, dans nos contrées, infatigables Prêcheurs de la Vérité, ils se dévouent tout
    entiers au salut des âmes et à la conversion des pécheurs, soyez leur force, leur appui, leur guide, leur
    consolation ; et qu'alors, aujourd'hui et toujours, les cieux exaltent votre gloire, que la terre tressaille de joie
    et d'allégresse et se joigne à nous pour répéter sans cesse : Bénie soit la sainte et Immaculée Conception de la
    bienheureuse Vierge Marie ! Amen.
    francemarc
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:30

    Troisième jour
    Puissance de Marie
    « Puisque Marie est la mère et la dispensatrice de tous les biens, ou peut dire que celui qui la trouve a trouvé
    toutes les grâces, toutes les vertus, puisqu'il n'y a rien qu'elle n'obtienne par son intercession ». (Saint
    Antonin).
    I. « L'Église reconnaît dans la sainte Mère de Jésus deux attributs bien distincts : la puissance et la bonté.
    Sans la puissance, la bonté de Marie serait à peu près stérile ; et sans la bonté, sa puissance ne serait pour
    nous d'aucun secours. Mais Dieu voulant faire de Marie l'instrument de sa miséricorde, le refuge des
    pécheurs. l'ange protecteur et consolateur de tout ce qui souffre ici-bas, la porte du ciel, pour toute âme
    désireuse de son salut, lui a communiqué tout à la fois sa puissance et sa bonté et par l'union de ces deux
    attributs, Marie peut accomplir tout ce que lui suggère la tendresse de son cœur à l'égard de ses enfants, et
    elle le veut, dans toute l'étendue de sa puissance. Elle peut, elle veut ; elle veut, elle peut : tout est renfermé
    dans ces deux mots. Nous accourons nous réfugier sous votre égide tutélaire, ô sainte Mère de Dieu; ne
    rejetez pas notre confiance, mais sauvez-nous de tout danger... Et Marie, du haut des cieux, étend ses ailes
    maternelles sur le monde chrétien, comme l'aigle qui plane puissant dans les airs ». (P. Marie-Augustin,
    Couronne de Marie, février I861).
    Un jour que saint Dominique préchait sur la place de Carcassonne à une grande foule de peuple, en lui
    amena un homme possédé du démon. Saint Dominique demanda aux démons : « Pourquoi êtes-vous entrés
    dans cet homme ? » Ils répondirent : « C'est premièrement à cause de son irrévérence envers la Vierge
    Marie ; c'est ensuite pour son incrédulité : depuis un mois cet hérétique t'a entendu prêcher le culte de la
    Vierge, il n'a pas voulu croire à ta parole ; au contraire, il a fait tout le mal dont il était capable. C'est
    pourquoi, forcés par un juste jugement de Dieu à qui nous ne pouvons résister, nous sommes entrés dans le
    corps de ce blasphémateur ; c'est bien malgré nous, nous ne voulions pas le tourmenter, il nous gagnait tant
    d'âmes ! »
    Après plusieurs autres questions, saint Dominique dit enfin aux démons : « Quelle est dans le ciel la créature
    la plus redoutable pour vous et la plus digne en même temps de l'amour et du culte des hommes ici-bas ? » A
    cette demande, les démons jetèrent des cris si perçants que les assistants terrifiés tombèrent par terre. Mais le
    saint, imposant silence aux malins esprits, rendit le courage au peuple. Toutefois il continua à presser les
    démons de répondre, et ceux-ci le conjuraient de les laisser tranquilles. Le saint dit : « Je cesserai de vous
    tourmenter quand vous aurez répondu à ma question ». « Au moins, répliquèrent-ils alors, laisse-nous le dire
    7
    à toi seul, en secret, nous t'en conjurons, et non devant cette multitude d'hommes et de femmes ; nous y
    perdrions trop ! » « Peine inutile ! dit le saint ; hâtez-vous de parler à haute, claire et intelligible voix ».
    Puis, comme ils résistaient toujours, le saint, se mettant à genoux, fit cette prière : « Ô très-digne Mère de la
    Sagesse incarnée, ce peuple connaît déjà le culte du Rosaire qui vous est si cher. Ah ! pour le salut de ces
    âmes, je vous en prie, forcez vos adversaires à dire clairement la vérité sur ce que je leur demande ». A ces
    mots apparurent soudain une multitude d'Anges couverts d'une armure d'or, et au milieu d'eux la glorieuse
    Mère du Sauveur, qui, avec un sceptre d'or touchant le possédé, lui enjoignit de répondre aux questions de
    son serviteur Dominique. Les démons s'écrièrent : « Ô notre ennemie et notre perte ! ô notre confusion !
    Pourquoi êtes-vous descendue du ciel pour nous tourmenter ici ? Ah ! c'est vous qui empêchez l'enfer de se
    remplir. Vous priez pour les pêcheurs en puissante avocate, et vous êtes pour eux la voie du ciel très sûre et
    très certaine. Il faut donc vous répondre sans retard. Nous ne voulons pas, nous résistons ; et pourtant nous
    sommes forcés de découvrir la vérité, de publier nous-mêmes le moyen et la manière de nous confondre. Ô
    nécessité cruelle et confusion ! Ô affreuse malédiction ! Écoutez donc, chrétiens, ajoutèrent-ils : la Mère de
    Jésus est toute-puissante pour préserver ses serviteurs de l'enfer. De même que le soleil chasse les ténèbres,
    elle dissipe nos machinations et nos pièges. Aucune de nos tromperies ne lui échappe ; elle anéantit toutes
    nos ruses. Hélas ! nous sommes forcés d'en faire l'aveu : nul ne se perd avec nous de ceux qui se consacrent
    au culte de Marie et y persévèrent. Un seul de ses soupirs offert à la très Sainte Trinité surpasse en excellence
    et en vertu les prières et les vœux des autres saints.Aussi nous la craignons, elle seule,plus que tous les autres
    ensemble. Impossible de vaincre un seul de ses serviteurs fidèles. A l'heure de la mort, s'ils l'invoquent, elle
    en sauve malheureusement pour nous un grand nombre de ceux qui nous appartiennent. Si cette femme ne
    nous retenait et ne réprimait nos efforts, depuis longtemps nous aurions exterminé l'Église; souvent nous
    aurions fait perdre la foi à toutes les classes de la société chrétienne. Mais nous sommes contraints de vous le
    révéler, aucun de ceux qui persévèrent dans la dévotion prêchée par Dominique ne subira les tourments de
    l'enfer ; Marie obtiendra à ses serviteurs fidèles une vraie contrition de leurs péchés et la grâce d'en faire une
    confession salutaire ».
    Après ces aveux, si pénibles à l'enfer, saint Dominique invita les assistants à réciter à haute voix le saint
    Rosaire. À chaque Ave Maria récité par le saint et le peuple en même temps, une foule de démons sortaient
    du corps du possédé sous la forme de charbons ardents. Le Rosaire terminé, Marie donna sa bénédiction au
    peuple et disparut. Quant au possédé, entièrement délivré, il resta sain et sauf devant saint Dominique, et
    cette manifestation publique de la puissance de Marie convertit un grand nombre d'hérétiques. (Manuel du
    Très Saint Rosaire par le Père Pradel).
    Sœur Benoîte du Laus, membre du Tiers-Ordre de saint Dominique, fut soumise aux plus dures épreuves ; on
    soupçonna même la vérité de ses rapports avec le ciel, et l'archevêque d'Embrun envoya au Laus un
    formidable cortège de juges ecclésiastiques pour interroger la servante de Marie et la punir sévèrement, s'il y
    avait lieu. Benoîte, en apprenant l'arrivée de ses juges, fut saisie d'une crainte bien naturelle ; mais la sainte
    Vierge lui apparut et lui dit : « Ne craignez rien, ma fille, il faut rendre raison aux gens d'Église ; répondez à
    toutes les questions qu'on vous adressera, je suis avec vous ». Puis elle conclut par ces paroles remarquables :
    « Les prêtres peuvent bien commander à mon Fils, et non à moi ». Benoîte, fortifiée par ces paroles, attendit
    tranquillement ses juges, et parut devant eux plus tranquillement encore. Elle parla simplement de ses
    visions, satisfit à toutes les questions qui lui furent adressées, et ne manqua pas de répéter d'après sa bonne
    Mère, « que les prêtres peuvent bien commander à Jésus-Christ, mais non à la sainte Vierge », et il arriva que
    la plus astucieuse subtilité échoua devant l'innocence et la candeur de la jeune bergère.
    Il. Toute cette gloire de Marie, c'est votre gloire, Seigneur, car c'est vous qui avez donné la puissance au bras
    de Marie; vous l'avez élevée au-dessus des Anges, Vous l'avez couronnée de gloire et d'honneur, et l'avez
    établie Reine sur toutes les œuvres de vos mains.
    Esprits célestes, louez Marie, louez et glorifiez votre puissante Reine.
    Ô soleil, louez-la dans votre premier rayon matinal, et dans la lumière éclatante de votre midi, et dans votre
    dernier adieu du soir.
    Et vous, lune, louez-la dans la douceur de vos reflets argentés !
    Et vous, étoiles, dans la splendeur du firmament !
    Cieux des cieux, louez Marie, louez-la, exaltez-la dans le cours des siècles !
    8
    Hélas ! Vierge puissante. ma vie n'est qu'une alternative de promesses de vous servir et d'infidélités,
    d'offenses et de repentirs. Ô Marie, de ce trône où vous avez été couronnée Reine, tendez-moi vos bras
    protecteurs. Ah ! Par pitié, ne permettez plus que je m'éloigne jamais de votre Jésus. Vous qui, par la bonté
    infinie de Dieu, avez reçu la puissance sur le domaine de la Rédemption, régnez sur ce cœur racheté et
    pourtant toujours rebelle à son Rédempteur. Vous qui pouvez tout obtenir de Dieu, faites qu'il m'accorde la
    grâce de lui être toujours uni, rendez-vous maîtresse absolue de mon cœur ; pénétrez-le d'amour et d'une
    irrésistible admiration pour ces dons excellents qui vous ont mérité de devenir la Mère d'un Dieu. Ô vous,
    dont l'éclat est plus pur que celui de l'étoile du matin, laissez tomber sur mon cœur avec la lumière de cette
    grâce dont Dieu vous a rendue la dispensatrice, un rayon de votre splendeur immaculée qui élève mon âme
    au-dessus des illusions de cet exil, faites briller à mes yeux la douce lueur des espérances éternelles. Ô
    Marie, je vous demande encore, à l'heure terrible de la colère, à cette heure d'amertume et d'angoisse qui
    terminera mon dernier jour, daignez m'accorder votre assistance, et me porter dans vos bras puissants devant
    le tribunal de Jésus-Christ, ce juge d'une majesté si sévère, mais aussi votre Fils bien-aimé. Amen. (Extrait di
    Mois de Marie Immaculée du Père Louis Toricelli).
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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:29

    Deuxième jour
    Le Très Saint Nom de Marie
    « La gloire du Nom de Marie est comparé à l’huile dans le Cantiques ; car l’huile cicatrise les plaies,
    répand de l’odeur, alimente la flamme ; ainsi le nom de Marie guérit les malades, réjouit les coeurs et les
    enflamme de l’amour divin ; à ce nom Satan s’enfuit et l’enfer tremble » (Bienheureux Alain de la Roche).
    I. Marie ! c'est le nom qui, dans les conseils du Très-Haut, a été donné à Celle dont les vertus, les perfections,
    les souffrances et la gloire devaient étonner la terre et les cieux. Marie !... C'est le nom que sur un berceau de
    Juda, deux vieillards, dans un transport d'amour, imposèrent à l'auguste enfant qui,contre toute attente, leur
    fut donnée. Marie ! C'est le nom que Gabriel donna à la fille de David lorsque, messager céleste, il salua la
    Vierge de Nazareth. Marie !... c'est le nom que l'Enfant-Dieu aimait à prononcer quand, sur les genoux de sa
    Mère, enlaçant son cou de ses bras innocents, il la baisait en souriant. Marie ! C'est le nom qui, dans le
    premier des conciles, vint se poser sur les lèvres des apôtres ; nom sublime, qu'ils gravèrent, avant de se
    séparer, dans le symbole de la foi, afin que l'univers crût et s'inclinât à ce nom : Oui, Jésus-Christ est né de la
    vierge Marie, natus ex Maria Virgine. Marie ! C'est le nom que tous les saints adressèrent dans des transports
    d'amour et de reconnaissance à la créature prodige de perfections, dont le souvenir les inondait de joie.
    Marie ! C'est le nom qu'aimaient à prononcer dans l'effusion de leurs âmes les Dominique, les Thomas
    d'Aquin, les Vincent Ferrier, les Hyacinthe, les Raymond de Peñafort, les Antonin, les Pierre martyr, les
    Louis Bertrand, les Pie V, les Catherine de Sienne, les Rose de Lima, etc., ils ne se lassaient pas de redire ce
    nom suave et doux, qui comme un mystérieux incendie d'amour embrasait leurs cœurs.
    5
    Marie ! c'est le nom qui, dans la superbe basilique, sous le vocable de la Reine du Ciel, apparaît grand de
    gloire et de magnificence ; et c'est ce nom aussi qui, dans l'oratoire de la vallée, sous l'invocation de la Mère
    de Dieu, apparaît grand de modestie et d'humilité. Marie ! c'est le nom glorieux et béni que l'univers
    catholique proclame ; c'est le nom que les chrétiens, agenouillés sur les dalles de vos sanctuaires, redisent en
    ce jour, ô Vierge bénie, et vont proclamer durant ce beau mois. Marie ! Et moi aussi, pauvre Vermisseau, je
    veux le redire sans cesse ce doux nom, je veux le bénir et le chanter. Les innombrables lettres de sainte
    Catherine de Sienne, écrites sous l'inspiration du Saint Esprit, commencent toutes, non-seulement par
    l'invocation du très Saint Nom de Jésus, mais encore par celui de la douce Vierge Marie.
    Le bienheureux Henri Suso, par l'invocation de ce nom, mettait l'esprit malin en fuite. « Ô Marie, disait-il,
    qu’êtes-vous donc vous-même, si votre nom seul est si délicieux ? Non, les harpes n'ont pas de si douces
    harmonies que celles qu'apporte aux cœurs affligés le très Saint Nom de Marie, la Vierge Immaculée. Que
    tous les peuples s'inclinent et s'agenouillent à ce nom sublime et divin de Marie ! »
    Le bienheureux Jourdain de Saxe, de l'illustre famille des comtes d'Ebernstein, avait reçu de Dieu, en outre
    d'une charité inépuisable, d'une ineffable douceur et du don de calmer les âmes troublées, une tendre
    dévotion pour Marie. Il nous laissa un mémorial de son amour pour elle en établissant la touchante coutume
    de chanter tous les soirs le Salve Regina dans les couvents de notre saint Ordre. Il composa cette pieuse
    salutation appelée Couronne du nom de Marie, dont les prières sont si propres à enflammer les coeurs d'une
    tendre et solide dévotion envers la divine Mère de Jésus.
    À peine la bienheureuse Marguerite de Hongrie put-elle parler qu'elle prononçait les saints Noms de Jésus et
    de Marie, ajoutant toujours à ce dernier nom : « Mère de Dieu et mon espérance ! »
    Le bienheureux Martin de Porrès, après avoir récité avec les frères l'office de la sainte Vierge, se rendait
    promptement dans la chapelle du Rosaire ; et là, se prosternant dans un angle obscur, il restait plusieurs
    heures immobile devant l'image de Notre Dame, l'invoquant avec une douce dévotion et répétant son Saint
    Nom dans les transports d'une pieuse joie. La reine des Anges daigna souvent avec son céleste enfant
    apparaître alors à l'heureux Martin, et par sa présence et ses paroles lui donna un avant-goût des suaves
    douceurs du paradis.
    À peine le bienheureux Jacques Salomon put-il bégayer quelques syllabes que le nom de Marie fut sans cesse
    sur ses lèvres ; ses dé1ices et sa joie étaient de célébrer les louanges de Marie.
    La vénérable Léonore de Parras étant devenue paralytique ne pouvait pas prononcer d'autres paroles que
    celles-ci : « Mater Dei ».
    Le Père Ange de Jésus-Maria avait une si grande dévotion à ces très Saints Noms, qu'il ne les prononçait
    presque jamais sans tomber en extase.
    La vénérable sœur Virginie d'Afilito, pendant une maladie qui dura deux années, ne put proférer que ces
    paroles : « Belle Marie ! Belle Marie ! »
    Le nom seul de Marie suffisait pour consoler et réjouir Monsieur Olier, fondateur de Saint-Sulpice, qui était
    membre du Tiers Ordre de Saint-Dominique. C'était un son agréable pour son oreille, un baume très suave
    pour son cœur. « J'espère, disait-il, que le Nom de Marie Sera béni à jamais dans notre maison. Tout mon
    désir est de l'imprimer dans le cœur de mes frères ». Les lettres initiales de ce nom chéri furent mises partout
    dans le séminaire, sur les meubles, les vitres, les serrures ; le linge de la maison en fut marqué. Lorsqu'un
    pauvre, en demandant l'aumône, prononçait le nom de la sainte Vierge, l'abbé Olier ne pouvait plus le
    refuser ; c'était un supplice pour lui, s'il n'avait rien en ce moment dont il pût disposer. Il donnait du moins
    une médaille, un livre, un mouchoir ou tout autre objet. Quelquefois il empruntait à ses compagnons de quoi
    faire l'aumône, ou bien il conduisait les pauvres chez lui. « Ce nom, disait-il, m'est en si grande vénération
    que tout en moi est forcé de lui céder ».
    6
    II. Pour imiter tous nos saints, et ne pas porter en vain le nom d'enfants de saint Dominique, aimons Marie,
    aimons-la comme tout ce que nous avons de plus cher après Jésus, et, chaque jour, en récitant les prières qui
    lui sont consacrées, goûtons au fond de nos cœurs les fruits délicieux que produit l'invocation de ce nom
    béni : efforçons-nous de le faire connaître et aimer ; enfin vivons de l'amour de cette divine Vierge, et
    désirons de mourir dans ses bras en prononçant son doux nom uni à celui de Jésus. (Méditations de la mère
    Saint-Dominique, qui fut la fondatrice d’un couvent sous le vocable du Très-Saint Nom de Marie près de
    Lyon.).
    La parole ne peut exprimer, l'écriture ne saurait rendre. l'expérience seule fait connaître ce qu'on gagne à
    aimer Marie ! Glorieux père saint Dominique, bienheureux Jourdain de Saxe, qui avez fait cette heureuse
    expérience, obtenez-nous d'invoquer toujours le Saint Nom de Marie avec cette foi et cet amour qui furent
    pour vous la source de tant de grâces !… Quand je pense,Vierge sainte, que par la miséricorde de Dieu j'ai
    reçu au saint baptême votre nom béni, je me sens pénétrée de reconnaissance ; mais en même temps ma
    faiblesse s'effraye des devoirs que m'impose ce beau nom, et je crains, avec trop de raisons, de le porter
    indignement. Ô Marie, ô ma Mère ! venez donc à mon aide ; protégez-moi dans tous les dangers, et faites
    que je marche si fidèlement sur vos traces que je mérite de voir mon nom inscrit sur le livre de la vie
    éternelle, avec celui de tous ceux qui pendant leur vie auront invoqué avec amour et confiance votre saint
    nom. Amen.
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    Message par francemarc Mer 3 Juil - 18:25

    Le Mois de Marie Dominicain
    ou Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique
    Par Mademoiselle Marie de Beaufort
    « Regardez et faites selon les modèles qui vous sont présentés » (Exode 25, 4)
    Librairie Alexandre Courtois
    2, rue Bonaparte, Paris, 1873
    Mademoiselle Marie de Beaufort, l'auteur du Mois de Marie que nous publions, n'est plus de ce monde et a
    été ravie par une mort prématurée aux affections qui l'entouraient, et aux oeuvres de zèle et de charité
    auxquelles elle avait consacre toute sa vie.
    C'était une âme intelligente et généreuse, vouée depuis longtemps aux plus sérieuses études et prompte à se
    livrer à tous les sacrifices. Le monde n'était pas digne d'elle ; mais elle y était retenue par les devoirs de la
    piété filiale près d'une mère qui méritait tout son dévouement. Dieu lui fit la grâce de connaître l'Ordre de
    saint Dominique, et, en l'appelant au Tiers-Ordre séculier, de lui permettre de satisfaire à la fois aux
    obligations de la piété filiale et aux religieuses aspirations de son cœur.
    Devenue fille de saint Dominique, elle voua à son Ordre, restauré en France par le P. Lacordaire, un
    dévouement qui ne se démentit jamais. Elle soutint ses fondations par ses aumônes, elle collabora a ses
    œuvres par les travaux de son intelligence ; l'Année Dominicaine, la Couronne de Marie, le Rosaire,
    reçurent d'elle un grand nombre d'articles rédigés avec autant de talent que de piété.
    La mort la surprit au milieu de nouveaux travaux qu'elle avait entrepris pour la gloire de Dieu et de l'Ordre
    religieux qu'elle aimait tant ; et c'est une de ces œuvres posthumes que nous offrons à la piété de nos Frères
    et de nos Sœurs du Tiers-Ordre et des confrères du saint Rosaire.
    Nous l'avons reçue, avec d'autres précieux manuscrits, de la mère de celle qui fut notre sœur sur la terre, et
    nous l'avons traitée avec la vénération due aux reliques d'une sainte.
    Cette relique, nous la déposons sur l'autel de Notre Dame du Rosaire, dont Mademoiselle de Beaufort fut, en
    Bretagne, la plus ardente zélatrice ; et nous prions cette douce et puissante Reine de glorifier au ciel celle
    qui a tant et si bien écrit d'Elle, et de consoler sur la terre la mère qui pleure sa fille bien-aimée !
    Fr. Ch.-Vinc. Girard, des Frères Prêcheurs,
    Paris, 19 mars 1873.
    Préface de l’auteur
    « Dire que la dévotion à Marie tient une place immense dans l'histoire de l'Ordre de saint Dominique, ce
    serait atténuer, en l'exprimant mal, une douce et chère vérité ; il faut dire que la dévotion à Marie en fait tout
    le fond et qu'elle est toute sa vie. C'est par elle qu'il est né, par elle qu'il a vécu, c'est a par elle et pour elle
    qu'il vit encore ». (Année dominicaine, mai 1860).
    Aussi ai-je choisi, pour chacun des jours de ce mois consacré à l'auguste Marie, des exemples tirés de la vie
    des saints de notre Ordre qui ont été les plus dévoués à la puissante Reine du ciel et de la terre. Je cherche à
    faire connaître, autant que ma faiblesse et mon ignorance en sont capables, leur amour envers la très Sainte
    Vierge, leurs pratiques de dévotion en son honneur, leurs fondations, leurs travaux, leurs écrits, en un' mot
    tout ce que la piété la plus tendre et la plus éclairée a pu leur suggérer, pour honorer et faire honorer la douce
    Vierge Immaculée. Que pouvais-je trouver de plus délicieux et de plus suave à citer que des saints au cœur
    embrasé d'amour qui parlent de Marie, qui agissent pour Marie ? Nous l'aimerons avec eux, cette divine
    1
    Mère, nous l'honorerons avec eux, nous la louerons avec eux, nous la remercierons avec eux de tous les
    bienfaits qu'elle a répandus sur notre Ordre bien-aimé, et qu'elle y répand encore tous les jours avec tant de
    maternelle bonté...
    Un jour que la Bienheureuse Marie Mancini faisait son oraison dans la chapelle de l'Annonciation, la très
    Sainte Vierge lui apparut sur un trône magnifique, posé sur l'autel et environné d'un grand nombre d'Anges ;
    ces esprits bienheureux lui offraient une quantité de belles fleurs, et invitèrent sœur Marie à lui offrir aussi
    des présents. « Mais, répondit-elle, que pourrais-je lui offrir, moi qui n'ai que pauvreté et misère ? » Alors les
    Anges s'approchant d'elle et lui donnant des fleurs, lui fournirent ainsi le moyen de présenter à son tour un
    bouquet à la Reine des Vierges et lui firent comprendre que par la communion des saints leurs mérites nous
    sont appropriés.
    O Marie, je suis une terre pauvre et stérile, mais je puiserai dans le jardin des vertus dominicaines pour vous
    offrir un bouquet dont le doux parfum s'élève vers vous ; et j'ose espérer, tendre Mère, que vous daignerez
    me recevoir au nombre de vos servantes les plus chéries, que vous me prendrez chaque jour sous votre
    protection spéciale ; que vous m'obtiendrez les vertus qui vous sont si agréables ; l'humilité, la charité, la
    chasteté, toutes les vertus de ma vocation, et la persévérance dans votre service et votre amour jusqu'à la
    mort !
    Veille du premier jour
    Ouverture du Mois de Marie
    « Enfin l'hiver est passé ; la nature endormie se réveille de toutes parts pour se revêtir de sa gracieuse parure,
    sous le souffle embaumé du printemps... La grande fête de trente jours consacrée à la Reine des cieux vient
    de s'ouvrir avec ses douces émotions et ses fleurs.
    Salut, ô mois de mai ! salut ô mois de la plus tendre des mères ! à chacun tu apportes l'espérance et la joie ;
    car en ces jours bénis, nous le savons, Marie est prodigue de grâces et de bienfaits.
    La nature pour vous fêter, ô douce Mère ! voudrait rivaliser avec vos enfants. Voyez quelle fraîcheur dans
    tout ce qu'elle offre à vos yeux, c'est pour vous rendre hommage que ces mille fleurs aux couleurs variées
    sont semées çà et là comme des diamants dans nos vertes prairies. Écoutez quel harmonieux concert, depuis
    l'heure première jusqu'au déclin du jour, s'élève constamment aux pieds de votre trône ; l'hôte de nos bois et
    de nos champs ne termine ses joyeux refrains que lorsque le soleil a disparu derrière l'horizon, et la brise du
    soir qui rafraîchit la terre et qui devant vous fait courber chaque fleur, se mêle alors au doux murmure de nos
    ‘limpides ruisseaux pour vous offrir, elle aussi, un humble chant d'amour.
    Oh! nous sommes heureux, ô Marie de voir la terre entière s'incliner devant vous et vous reconnaître pour
    souveraine ; mais notre chant de fête à nous, enfants du Rosaire et de saint Dominique, serait-il au-dessous
    du chant de la nature ? À nous donc, enfants du Rosaire, d'entourer les autels de Marie pendant ce mois de
    mai ; à nous de le charger de guirlandes et de fleurs. À nous de faire monter jusqu'aux pieds du trône de notre
    Reine l'encens de nos prières et de nos vœux. À nous d'entonner jour et nuit sur la lyre harmonieuse du
    Rosaire l'hymne ravissante de l'Ave Maria. À nous de tresser autour du cœur brisé de notre Mère une
    couronne de consolation ; nos âmes en seront les roses ; ne sont-elles pas plus belles et plus suaves que les
    roses du printemps ?
    Petites roses de la terre, roses mystiques bien chères à la Reine des anges, laissez votre cœur se réveiller et
    s'épanouir sous le souffle embaumé de son maternel amour. Pour vous, nous l'avons dit, les premiers baisers
    de ses lèvres immaculées ; pour vous les faveurs les plus signalées de ses mains divines. Pour vous aussi son
    sourire qui s'échappe des cieux comme un flot d'harmonie. Oui, oui, à vous de chanter Marie, de l'aimer et de
    la faire aimer… Enfants du Rosaire, pendant ce mois de mai qui s'ouvre devant vous avec tant de poésie et
    de charmes, vous tresserez à Marie une couronne mystique que vous déposerez à ses pieds.
    2
    Chaque jour vous cultiverez en votre âme une fleur, en pratiquant la vertu dont elle est l'emblème : Le Lundi
    vous cultiverez la marguerite de la modestie ; le Mardi, la giroflée de la douceur ; le Mercredi, les jacinthes
    de l'obéissance ; le Jeudi, les violettes de l'humilité ; le Vendredi, la rose de la charité ; le Samedi, le lys de la
    pureté ; le Dimanche, la primevère de la simplicité.
    Si vous préférez, ne prenez que deux fleurs que vous cultiverez avec un grand soin pendant tout le mois ;
    choisissez celle qui vous manque le plus ; vous l'unirez au lys qui doit, dans tous les cœurs consacrés à
    Marie, ouvrir sa blanche corolle à l'ombre de la prudence. N'oubliez pas de mêler à ces fleurs parfumées
    quelques branches de myrrhe d'une sérieuse mortification, et vous unirez le tout par les liens d'un Rosaire
    pieusement récité.
    Vous prierez pour les pêcheurs, pour les âmes du purgatoire, pour tout ce qui a besoin de prières, sans oublier
    celui qui vous convoque tous dans la cité des cieux où règne avec Jésus Celle que nous appelons du doux
    nom de Marie ». (Couronne de Marie, troisième année).
    Nos cum prole pia benedicat Virgo Maria.
    Bénissez-nous, ô Vierge Marie, vous et votre divin Fils


    Premier jour
    Dévotion de notre glorieux Père saint Dominique envers la très Sainte Vierge Marie
    « Mon fils a été pour Dominique le Maître le plus cher, et moi, sa Mère, il m'a aimée plus que son coeur »
    Révélation de sainte Brigitte (Livre 5, chap. 17).
    I. En se dispersant dans le monde, les apôtres et les disciples de Jésus portèrent dans tout l'univers, avec son
    nom et son culte, celui de sa divine Mère ; partout où ils élevaient un autel en l'honneur du Fils, ils en
    dressaient un autre en l'honneur de la Mère. Depuis lors, chaque siècle offrit à Marie des serviteurs dévoués ;
    mais aucun ne surpassa et peut-être n'égala notre bienheureux Père saint Dominique dans sa tendre dévotion
    pour la Reine du ciel.
    Sa mère, qui était elle-même une sainte, avait la plus ardente dévotion pour la sainte Vierge ; ses instructions
    et ses exemples portèrent leurs fruits, et Dominique de Guzman, dés l'aurore de ses jours, prit Marie pour sa
    protectrice spéciale et lui voua un culte tout particulier. Son amour et sa confiance en elle n'avaient point de
    bornes ; à chaque instant il l’invoquait avec la ferveur d'un séraphin ; il déployait le plus grand zèle pour la
    faire connaître et honorer, et s'attachait surtout à lui plaire et à mériter sa protection par l'imitation de ses
    vertus. Aussi la Vierge écoutait toutes ses prières et s'empressait de répondre au premier appel de sa piété;
    elle l'encourageait, le consolait et lui indiquait les moyens les plus propres à réussir dans la conquête des
    âmes.
    Ce fut sous les auspices de Marie qu'il entreprit la conversion des Albigeois ; et ce fut en prêchant la
    dévotion du Rosaire qu'elle lui avait enseignée, qu'il produisit en tout lieu les fruits les plus abondants de
    salut et de pénitence.
    On a gardé longtemps à Bologne,comme une relique d'un grand prix, une image de Marie que notre saint
    Patriarche avait lui-même placée dans l'église de Saint-Nicolas, et exposée à la vénération des fidèles sous le
    titre de Notre-Dame du Rosaire.
    Saint Dominique ne commençait jamais ses controverses et ses sermons qu'après avoir prié longtemps devant
    l'image de sa divine protectrice et lui avoir adressé cette prière : « Dignare me, laudare te, Virgo sacrata ; da
    mihi virtutem contra hostes tuos. Daignez me permettre de vous louer, ô Vierge sacrée, et fortifiez-moi
    contre vos ennemis ».
    C'est à lui qu'est dû le pieux usage, adopté depuis par les prédicateurs, de saluer et de prier la Vierge pleine
    de grâces en commençant le sermon.
    3
    La tendre piété de saint Dominique pour Marie lui rendait particulièrement chers tous les lieux qui lui étaient
    consacrés. Il y avait à Prouilhe, dans le diocèse de Toulouse, une ancienne chapelle dédiée à Notre Dame, et
    depuis longtemps en grande vénération parmi les fidèles. Saint Dominique l'affectionnait beaucoup ; c'était
    pour lui un lieu d'espérance et de consolation où il s'arrêtait souvent pour répandre son âme devant Dieu. Il
    fonda là, sous la protection maternelle de Marie, un monastère où les jeunes filles nobles, mais pauvres et
    exposées par là même à devenir la proie des hérétiques, étaient élevées dans les doctrines du plus pur
    catholicisme ; il offrit ainsi à Notre Dame de Prouilhe les premices de ses conquêtes sur l'hérésie. C'est là
    aussi qu'il fit la première réunion de ses religieux, au jour de l'Assomption, et ils rédigèrent ensemble, sous le
    regard de Marie, les principales constitutions de l'Ordre. L'année suivante, réunis dans le même lieu. ils se
    consacrèrent solennellement à travailler de toutes leurs forces au salut des âmes. C'est donc de Marie que les
    Frères Prêcheurs devaient en quelque sorte recevoir leur mission ; c'est de son sanctuaire qu'ils devaient
    partir pour aller la faire connaître et honorer par toute la terre ; car après la gloire de Dieu, l'honneur de sa
    Mère était ce que notre bienheureux Père avait principalement en vue en fondant son Ordre ; c'est sous ses
    auspices qu'il envoyait ses frères porter au loin avec la lumière de l'Évangile la dévotion du Rosaire ; ils
    furent si fidèles à remplir ses intentions, ils étaient si dévoués à la sainte Vierge, si appliqués à restaurer ou à
    faire connaître son culte, à porter à l'imitation de ses vertus qu'on les appelait dans quelques villes les
    Religieux de la Vierge.
    Sur son lit de mort, notre bien-aimé Père bénit ses enfants au nom de Marie, les mit une dernière fois sous sa
    protection, et leur fit comprendre que la dévotion à la très Sainte Vierge était le plus précieux héritage qu'il
    pût leur laisser, afin que destinés à prêcher le Christ en tous lieux, ils fissent connaître en même temps la
    sainteté, la grandeur et les admirables vertus de Celle qui a été choisie pour être sa Mère. (Vie de Saint
    Dominique, par le Père Touron).
    Marie reconnut par les plus nombreuses et les plus signalées faveurs l'amour que lui portait saint Dominique
    et il semblait qu'elle ne pût rien refuser à ses prières. Notre bienheureux Père reconnaissait et ne cessait de
    proclamer que, si son Ordre avait été approuvé et confirmé par le Saint-Siège, il en était redevable à Marie.
    Non contente de l'avoir comblé des témoignages de sa tendresse pendant sa vie mortelle, la très-sainte Vierge
    voulut encore en donner après sa mort une preuve bien touchante en donnant aux religieux de Soriano une
    belle peinture représentant les traits de leur Père bien-aimé ; et comme ils avaient peine à croire à cet excès
    de bonté ; sainte Catherine de Sienne apparut à un Frère Prêcheur de Soriano et lui dit : « Cessez de douter,
    c'est la très-sainte Vierge Marie qui a voulu donner à votre Ordre cette précieuse marque de sa prédilection »
    (Méditations sur la vie des Saints et des Bienheureux de l'Ordre, p. 262).
    Fidèles héritiers du legs d'amour que leur avait laissé le Père, les enfants de saint Dominique ne se
    contentèrent pas de parler de Marie, mais un grand nombre d'entre eux laissèrent de nombreux témoignages
    écrits de leur vénération pour la très Sainte Vierge. Je citerai seulement saint Thomas d'Aquin, saint Antonin,
    le bienheureux Alain de la Roche surnommé le Mignon de la très sainte Vierge, le bienheureux Albert le
    Grand que Prussia appelle le Secrétaire de Marie, surpassant tous ceux qui ont écrit sur elle : « Car, dit-il, si
    les Jérôme, les Ambroise, les Augustin, les Bernard, les Anselme et les Jean Damascène l'ont aussi exaltée
    dans un magnifique langage et avec tous les charmes de la plus suave dévotion ; s'ils ont fait voir dans un
    style tout resplendissant de beauté combien elle est aimable, puissante, pleine de mérites, riche en vertus,
    combien enfin elle est bonne et compatissante ; néanmoins, malgré leurs raisonnements poussés jusqu'à
    l'évidence, ils ne sauraient porter la conviction dans l'âme du lecteur ou de l'auditeur comme notre vénérable
    maître quand il parle de Marie dans ses sermons » (Prussia, p. 190). Les monuments impérissables et les plus
    importants de l'amour du bienheureux Albert pour Marie sont : De laudibus beatae Mariæ, et son travail
    intitulé Mariale, sur la Salutation Angélique.
    Le Père Vincent Contenson qui laissa sur la divine Vierge un traité complet auquel il donna le nom de
    Mariologie.
    Le pieux Père Polonais qui composa au XVIIe siècle, sous le nom de Litaniæ Lauretanæ, un ouvrage où il
    expose et développe, avec une onction qui rappelle souvent les plus suaves passages de saint Bernard, la
    suite des invocations des Litanies de la très Sainte Vierge.
    4
    Le Père Jehan de Sainte-Marie qui composa cinq volumes sur le Rosaire, et y associa plusieurs milliers
    d'âmes.
    Le bienheureux Jacques de Voragine qui écrivit son délicieux Mariale, à la gloire de Marie.
    Le vénérable Père de Montfort, du Tiers-Ordre de saint Dominique, connu par son beau livre : De la vraie et
    solide dévotion de la très-Sainte Vierge, et par d'autres. écrits répandus…
    Et de nos jours le Père Marie-Augustin, ravi par le ciel à la terre au milieu de ses jours, après nous avoir
    laissé des pages empreintes de l'amour le plus tendre et le plus zélé pour la gloire de la Reine du très saint
    Rosaire...
    II. Vierge Marie, vous qui êtes plus brillante que l'aurore, plus douce que la lune argentée, plus pure que la
    source limpide, plus blanche que la neige, plus gracieuse que la rose printanière, plus suave que le miel, plus
    parfumée que le lys, plus chaste que les Anges, plus élevée que les cieux ; je veux, ainsi que saint
    Dominique, mon bien-aimé Père, me consacrer entièrement à votre service, je veux penser sans cesse à Vous,
    vous aimer, vous servir, vous honorer, et comme la Mère de Dieu et comme ma Mère chérie. Je vous
    invoquerai a toute heure pour obtenir par votre toute-puissante intercession les lumières et les grâces dont j'ai
    besoin pour accomplir mon salut. Vous n'avez jamais refusé de secourir les âmes qui se sont adressées à vous
    avec confiance dans leurs besoins, vous ne repousserez donc pas mes supplications. Mais pour mieux vous
    témoigner mon amour, Vierge sainte, et pour mériter votre protection, je veux m'efforcer, à l'exemple de
    notre glorieux Père, d'imiter, autant que ma faiblesse en sera capable, vos admirables vertus ; et pendant ce
    beau mois, « je veux vous offrir au lieu des roses nouvelles, un amour sincère et ardent pour votre Jésus ; au
    lieu de toutes les violettes, une humble obéissance ; au lieu de tous les lys, les chastes embrassements d'une
    inviolable pureté ; au lieu de toutes les fleurs printanières qui naissent dans les champs, les bois et les
    prairies, les baisers spirituels de mon cœur ; au lieu du chant des oiseaux qui voltigent de branche en
    branche, les louanges les plus affectueuses de mon âme ; enfin, au lieu des beaulés et des ornements dont
    s'embellit le printemps, un cœur plein de joie et d'amour pour vous aimer chaque jour davantage ». ( B. fleuri
    Suso). Amen.

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    Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints  Empty Re: Le Mois de Marie Dominicain ou Marie honorée par les Saints

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