Venez, mes chers amis,
Entendre les récits
De la bête sauvage
Qui court par les champs,
A l’entour d’Orléans,
Fait un très grand carnage.
L’on ne peut que pleurer
En voulant réciter
La peine et la misère
De tous ces pauvres gens
Déchirés par la dent
D’cett’ bête sanguinaire.
Le pauvre malheureux,
Dans ce désordre affreux,
Pleure et se désespère :
Il cherche ses parents ;
Le père, ses enfants,
Les enfants, père et mère.
Qui pourrait de sang-froid
Entrer dedans ces bois
Sans une crainte extrême,
En voyant les débris
De ses plus chers amis
Ou de celle qu’il aime ?
L’animal acharné,
Et plein de cruauté,
Dans ces lieux obscurs
Déchire par lambeaux,
Emporte les morceaux
Des pauvres créatures.
Prions le Tout-Puissant
Qu’il nous délivr’ des dents
De ce monstre horrible,
Et par sa sainte main
Qu’il guérisse soudain
Tout’ ces pauvres victimes.